Soeur Mado vient de nous aider à comprendre cet évangile par le mime et une belle expression gestuelle. Merci !
Quel raccourci ! Nous avons fêté, il y a trois semaines à peine, la naissance de Jésus et voici qu’après les épisodes de son enfance, nous retrouvons le Nazaréen, adulte, faisant la file avec ses concitoyens qui vont recevoir le baptême de Jean après avoir avoué leurs péchés.
Rappelons-nous : au temps de Jésus, la vie est difficile pour les Juifs dans la Palestine occupée par les romains.
Les croyants qui viennent de recevoir le baptême des mains de Jean, espèrent des jours meilleurs : la libération de leur pays et son indépendance. Ils repensent aux paroles des prophètes : " Ah si tu déchirais les cieux ! Si tu revenais, si tu nous parlais ! " Alors, Jean-Baptiste prêche la conversion et la résistance – le retour au désert – c’est-à-dire des efforts de purification et de vérité pour préparer la venue du Seigneur. Mais viendra-t-il le temps où le désert refleurira ?
Les croyants se souviennent de la promesse faite par Dieu, autrefois : " Voici mon serviteur, celui que j’ai choisi. Il a tout mon amour. Il ne brisera pas le roseau fragile, il n’éteindra pas la flamme vacillante. " Au temps de Jésus, la vie était dure : les malades, les étrangers, les non-juifs, les pécheurs étaient mal vus et rejetés par les autorités religieuses. Nombreux ont cru reconnaître l’envoyé de Dieu en la personne de Jean-Baptiste parce qu’il attirait les foules, les pauvres et les pécheurs ; parce qu’il disait leurs vérités aux notables et aux chefs religieux. Mais Jean-Baptiste sera clair aussi en disant : " Non, je ne suis pas le Messie ! "
Et le peuple étant dans l’attente, voici que le ciel s’ouvre, voici que la voix du Père retentit, et voici que l’Esprit Saint se manifeste sous une apparence matérielle, tel une colombe… : " C’est toi mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis tout mon amour. " La colombe était déjà présente au temps du déluge, lorsque Noé avait envoyé cet oiseau et qu’il était venu annoncer la paix et le pardon de Dieu avec, dans son bec, un rameau d’olivier. Aujourd’hui, l’Esprit manifeste clairement que Jésus est l’envoyé du Père venu apporter la paix, qu’il est l’Homme nouveau.
" Celui-ci est mon Fils bien-aimé ! " Dans l’Évangile de Matthieu – que nous venons d’entendre – Dieu s’adresse aux juifs, révélant ainsi l’origine divine de Jésus et le confirmant dans son choix de vie, dans sa mission et dans ses premiers actes publics.
À chacun de nous, baptisés au nom de Jésus, Dieu adresse la même parole de filiation et de tendresse : " Tu es – vous êtes – mes bien-aimés " et nous confie la même mission. Mais pour en avoir la pleine conscience, il nous faut consentir à suivre Jésus, à vivre en disciples : le suivre dans son amour du Père, en faisant sa volonté, en lui donnant du temps pour la louange ; le suivre dans sa vie donnée par amour pour tous les hommes – ses frères et soeurs – en travaillant, jour après jour, pour faire grandir l’amitié, la solidarité, la justice.
En vivant ainsi, nous participons dès ici-bas à sa victoire sur la mort et nous sommes déjà ressuscités. Rendons grâce au Père pour son amour et sa tendresse en faisant l’Eucharistie du Fils, grâce à l’Esprit qui nous est donné.
Références bibliques :
Référence des chants :