Nous attendons la Consolation de notre Dieu. Sa consolation est une recréation. Sa consolation ne consiste pas seulement à essuyer nos larmes, à nous redonner courage ! Dieu console en nous re-créant, en faisant surgir du plus profond de nous-mêmes une vie nouvelle, lumière en nos coeurs. Siméon porte en ses mains la lumière éternelle, Jésus, vrai Dieu et vrai homme, Jésus, source de toute vie, Jésus premier d’une multitude de frères. Voici la Consolation de Dieu pour nous : Dieu est en l’homme et l’homme est en Dieu. Par le Christ, Dieu vient habiter en nous, et nous, nous trouvons notre centre de gravité en lui ! Nous demeurons sur cette terre où règnent à la fois malheur et bonheur, ténèbres et douces clartés. La Consolation de Dieu est une recréation. Par le Christ, nous naissons à une vie nouvelle, celle du Père des lumières.
Nous sommes entrés tout à l’heure en cette demeure de Dieu avec un cierge à la main. Cette lumière, c’est le Christ ! Il nous introduit dans la demeure de son Père. Nous pouvons vivre enfin en paix. Cette lumière, c’est le Christ en nous : par lui nous avons accès auprès du Père des lumières. Bien davantage. Par le Fils de Dieu, nous devenons nous-mêmes lumières, flammes vives pour éclairer ce monde ! le Seigneur vivant en nous est "la lumière pour toutes les nations et la gloire d’Israël".
Tout cela n’est-il pas un rêve ? Comme les yeux de l’enfant s’émerveillent en regardant scintiller la flamme des cierges, ne sommes-nous pas trop éblouis ? Siméon nous dit la vérité : c’est l’amour jusqu’à l’extrême qui seul est recréateur. Après avoir chanté sa joie de voir enfin cet enfant, Siméon annonce la nuit de sa passion et la lumière de sa résurrection ; il proclame la Pâque du Seigneur : "Cet enfant sera un signe de division." Et il ajoute à l’adresse de Marie : "Un glaive te percera le cÂur." La fête d’aujourd’hui est la dernière des fêtes de Noël, elle préfigure déjà les solennités de Pâques. Ainsi de nos vies. Lorsque le Seigneur vient en nous, lorsqu’il nous fait vivre de sa vie, il nous entraîne toujours vers le chemin unique du don total. Chemin de Croix, chemin de Vie. La souffrance est là, inévitable en tout parcours humain. Mais chemin d’amour avant tout. C’est ainsi que nous sommes recréés. Siméon annonce moins la douleur que l’amour jusqu’à l’extrême de Jésus pour nous. La vive flamme de nos cierges est aussi celle de notre amour pour ce monde, celle de la remise de nous-mêmes à nos frères et soeurs en humanité.
En ce mystère de l’amour qui se donne tout entier, l’Esprit Saint est le maître. Il conduit Siméon et lui montre la lumière. Dans l’Église, cette fête d’aujourd’hui est celle de la vie consacrée : jour de prière pour les moines et les moniales, pour les religieux et les religieuses, tous les consacrés. Que l’Esprit Saint nous fasse tous vivre de l’amour même de Dieu.
Références bibliques :
Référence des chants :