La lèpre suscite en chacun une frayeur plus ou moins contrôlée.
Sans avoir forcément vu de près une personne atteinte de cette maladie, l’imagerie populaire ou les photos suffisent à créer une réticence et même un sentiment de répulsion. La peur de la contagion s’établit et jamais ne nous viendrait spontanément à l’esprit le désir de nous approcher d’un lépreux.
Aujourd’hui les Ecritures nous en offrent deux visages distincts : le général syrien Naaman dans le 2e livre des Rois et le samaritain dans l’évangile de Luc.
Ils sont aux extrémités de l’échelle sociale.
L’un, en haut, a prouvé sa vaillance et sa force à la tête des armées conquérantes.
L’autre, en bas, est complètement inconnu et disparaitrait dans les entrailles de l’histoire si ce n’était ce passage évangélique propre à saint Luc.
Puissant ou humble, les voilà marqués dans leur chair par cette maladie qui n’épargne rien, pas même le visage par lequel se manifeste si souvent l’état de notre âme et de notre cœur.
Les lépreux sont atteints profondément par les effets de la maladie en leur corps mais plus encore par le rejet que cela produit dans leur environnement et leur entourage. Ils sont meurtris et mis à l’écart. Leur demande de guérison revient à être libéré de la maladie et surtout à pouvoir être réintégrés dans la communauté.
Frères et sœurs,
Eprouvons-nous cette même frayeur envers les « lépreux » de notre société ?
Vous savez ceux dont on a peur de s’approcher.
Pas uniquement les malades mais aussi ceux que nous n’acceptons pas au sein de nos familles et de nos communautés, les parias, que nous rejetons par conformisme social, par égoïsme économique, par idéologie politique, par manque d’éthique quand on considère que des personnes âgées, malades ou handicapées ne devraient plus vivre.
Vérité peut-être abrupte et douloureuse, notre regard nous pousse à voir la lèpre des autres…
mais nous sommes aussi des lépreux, ravinés de l’intérieur par cette maladie de l’âme qui nous éloigne de Dieu.
Oui nous avons un beau visage, un corps bien entretenu, une intelligence vive
Mais qu’en est-il de notre prière et de notre espérance ? de notre foi même ?
Les deux lépreux de l’Ecriture aujourd’hui en portent un beau témoignage.
Naaman s’est déplacé jusqu’en Israël, d’abord chez le roi puis devant le prophète avant de plonger 7 fois dans le Jourdain. Il pensait que la prière exaucée méritait une rétribution en or et argent, mais il a été rabroué par Elisée et ramené à une juste considération du don gratuit de la guérison de son corps. Son âme en a été convertie.
Et « quand un groupe de dix lépreux se présenta à lui, Jésus ne les guérit pas tout de suite, mais seulement sur la route du Temple. Car, selon le jésuite Joseph Moingt, c'est dans le silence de la foi et de l'obéissance que se dévoile et s'accomplit le mystère de Dieu ».
Seul le Samaritain fût capable de manifester sa reconnaissance.
Voilà deux mouvements de l’âme, propre au croyant, quel qu’il soit :
Voir la maladie qui l’affecte afin de demander à en être guéri
Savoir dire merci et reconnaître ce que Dieu accomplit en lui.
Dans ce lieu si harmonieux, façonné au cours des siècles, en méditant ces textes bibliques, j’ai vu un signe dans une originalité propre à cette église Saint-Séverin
Dans le déambulatoire, et la perspective directe du chœur, se trouve une chapelle avec des vitraux et une colonne torsadée, en forme de palmier que vous pouvez apercevoir.
Lorsque la nuit tombe et si aucune lumière ne vient briser l’obscurité, les beaux vitraux sont noirs, sans luminosité ni transparence. La sinuosité du pilier lui donne une apparence tortueuse. Leur beauté est cachée !
Par contre, dès qu’un rayon de soleil vient traverser les verrières qui évoquent les 7 sacrements, la variété des couleurs redonne une chaleur et une grande magnificence à ce lieu de prière habité par Dieu.
Il en est de même pour nous et nos expériences de foi. Nous avons une beauté personnelle, humaine et spirituelle, parfois obscurcie par nos lèpres et maladies. Notre guérison passe par la conscience de ce qui nous affecte, par l’espérance que nous avons dans le Seigneur et par la foi qui nous exprimons jusque dans notre prière et notre engagement missionnaire.
Pour révéler la beauté intérieure, il convient de laisser le Seigneur nous irradier, traverser notre cœur et tout notre être.
Comme les vitraux ou la forme harmonieuse du pilier, fort ou fragile, nous contribuerons à rendre le monde plus beau.
Nous sommes tous des lépreux !
Nous pouvons tous être guéris par le Christ !
Dépassons nos frayeurs.
N’hésitons jamais à manifester notre reconnaissance au Seigneur qui illumine nos vies par sa présence.
Retrouvez le texte de l'homélie ICI.
Sans avoir forcément vu de près une personne atteinte de cette maladie, l’imagerie populaire ou les photos suffisent à créer une réticence et même un sentiment de répulsion. La peur de la contagion s’établit et jamais ne nous viendrait spontanément à l’esprit le désir de nous approcher d’un lépreux.
Aujourd’hui les Ecritures nous en offrent deux visages distincts : le général syrien Naaman dans le 2e livre des Rois et le samaritain dans l’évangile de Luc.
Ils sont aux extrémités de l’échelle sociale.
L’un, en haut, a prouvé sa vaillance et sa force à la tête des armées conquérantes.
L’autre, en bas, est complètement inconnu et disparaitrait dans les entrailles de l’histoire si ce n’était ce passage évangélique propre à saint Luc.
Puissant ou humble, les voilà marqués dans leur chair par cette maladie qui n’épargne rien, pas même le visage par lequel se manifeste si souvent l’état de notre âme et de notre cœur.
Les lépreux sont atteints profondément par les effets de la maladie en leur corps mais plus encore par le rejet que cela produit dans leur environnement et leur entourage. Ils sont meurtris et mis à l’écart. Leur demande de guérison revient à être libéré de la maladie et surtout à pouvoir être réintégrés dans la communauté.
Frères et sœurs,
Eprouvons-nous cette même frayeur envers les « lépreux » de notre société ?
Vous savez ceux dont on a peur de s’approcher.
Pas uniquement les malades mais aussi ceux que nous n’acceptons pas au sein de nos familles et de nos communautés, les parias, que nous rejetons par conformisme social, par égoïsme économique, par idéologie politique, par manque d’éthique quand on considère que des personnes âgées, malades ou handicapées ne devraient plus vivre.
Vérité peut-être abrupte et douloureuse, notre regard nous pousse à voir la lèpre des autres…
mais nous sommes aussi des lépreux, ravinés de l’intérieur par cette maladie de l’âme qui nous éloigne de Dieu.
Oui nous avons un beau visage, un corps bien entretenu, une intelligence vive
Mais qu’en est-il de notre prière et de notre espérance ? de notre foi même ?
Les deux lépreux de l’Ecriture aujourd’hui en portent un beau témoignage.
Naaman s’est déplacé jusqu’en Israël, d’abord chez le roi puis devant le prophète avant de plonger 7 fois dans le Jourdain. Il pensait que la prière exaucée méritait une rétribution en or et argent, mais il a été rabroué par Elisée et ramené à une juste considération du don gratuit de la guérison de son corps. Son âme en a été convertie.
Et « quand un groupe de dix lépreux se présenta à lui, Jésus ne les guérit pas tout de suite, mais seulement sur la route du Temple. Car, selon le jésuite Joseph Moingt, c'est dans le silence de la foi et de l'obéissance que se dévoile et s'accomplit le mystère de Dieu ».
Seul le Samaritain fût capable de manifester sa reconnaissance.
Voilà deux mouvements de l’âme, propre au croyant, quel qu’il soit :
Voir la maladie qui l’affecte afin de demander à en être guéri
Savoir dire merci et reconnaître ce que Dieu accomplit en lui.
Dans ce lieu si harmonieux, façonné au cours des siècles, en méditant ces textes bibliques, j’ai vu un signe dans une originalité propre à cette église Saint-Séverin
Dans le déambulatoire, et la perspective directe du chœur, se trouve une chapelle avec des vitraux et une colonne torsadée, en forme de palmier que vous pouvez apercevoir.
Lorsque la nuit tombe et si aucune lumière ne vient briser l’obscurité, les beaux vitraux sont noirs, sans luminosité ni transparence. La sinuosité du pilier lui donne une apparence tortueuse. Leur beauté est cachée !
Par contre, dès qu’un rayon de soleil vient traverser les verrières qui évoquent les 7 sacrements, la variété des couleurs redonne une chaleur et une grande magnificence à ce lieu de prière habité par Dieu.
Il en est de même pour nous et nos expériences de foi. Nous avons une beauté personnelle, humaine et spirituelle, parfois obscurcie par nos lèpres et maladies. Notre guérison passe par la conscience de ce qui nous affecte, par l’espérance que nous avons dans le Seigneur et par la foi qui nous exprimons jusque dans notre prière et notre engagement missionnaire.
Pour révéler la beauté intérieure, il convient de laisser le Seigneur nous irradier, traverser notre cœur et tout notre être.
Comme les vitraux ou la forme harmonieuse du pilier, fort ou fragile, nous contribuerons à rendre le monde plus beau.
Nous sommes tous des lépreux !
Nous pouvons tous être guéris par le Christ !
Dépassons nos frayeurs.
N’hésitons jamais à manifester notre reconnaissance au Seigneur qui illumine nos vies par sa présence.
Retrouvez le texte de l'homélie ICI.