« De même que tout est mortel dans la nature, de même toute nature atteinte d’amour est mortellement atteinte de folie. » William Shakespeare. La littérature a chanté les difficultés de l’amour et nous avons tous personnellement expérimenté nos propres difficultés à aimer dans le vaste champ de nos relations humaines en famille, entre amis ou au travail etc... Nos relations sont tellement essentielles pour nous... et pourtant nous savons combien elles sont parfois difficiles ! Les chiffres du divorce en France parlent d’eux même, près de la moitié des mariages terminent par un divorce. 20/100 des Français disent souffrir de la solitude et en particulier les personnes âgées sont fortement concernées par cette souffrance relationnelle... La consommation massive d’antidépresseur (à la louche ¼ de la population en a pris au moins une fois) traduit également le mal être que certains d’entre nous peuvent traverser...Pas si simple d’aimer, pas si simple d'être aimé !
Cependant rien de nouveau sous le soleil ! Ce sont des problématiques similaires que les pharisiens mettent sur la table devant Jésus. Problème de couple, « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? ». Ils espèrent de l’extérieur une solution miracle à leurs problèmes de couples, lesquels puisent probablement leurs racines dans leur histoire et leur vie personnelle. Comme si le droit ou les règles extérieures allait résoudre les difficultés intérieures inhérentes à toutes relations humaines. Ils cherchent des solutions toutes faites pour se dispenser d'un véritable changement intérieur.
La question est d’en bas, mais la réponse sera d’en haut. Jésus ne rentre pas dans ce jeu interminable qui consiste à chercher des solutions extérieures à des problèmes intérieurs. Jésus élargit le regard, il ouvre le débat. « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. Mais, au commencement de la création... Dieu les fit homme et femme”. Jésus renvoie au “commencement”, c’est dans cette direction qu’il faut regarder ! “Gloire au Père et au Fils, et au Saint Esprit comme il était au commencement”. “Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre”, “au commencement était le verbe”.
Il ne s’agit pas tant d’un “début”, d’un commencement chronologique, que du commencement de notre être, de la source de notre être, la source de toute vie, Le Verbe de Dieu, la deuxième personne du mystère de la Trinité. C’est au fond de nous-mêmes qu’il convient de se tourner pour trouver la réponse. Il faut se tourner vers l’intérieur. Combien de fois, résonne cette parole dans l’Ecriture Sainte : “convertissez-vous”. Retourne à l’intérieur, reviens à cette Présence de Dieu en toi.
Au dernier jour de la Création, le Septième jour, Dieu achève son œuvre en dévoilant cet “autre côté” de l'Adam. Nous pouvons lire dans “la côte” d'Adam son “autre côté”. Cet “os” signifiant symboliquement cette part, mystérieuse, cachée, essentielle, le féminin de l’être, l’Isha en hébreux. L’Adam (chacun de nous) devra désormais se tourner vers cette part, de son être, cette partie inconsciente, pour y trouver la présence de Dieu. Ce texte sacré sans égal nous révélait déjà cette mystérieuse profondeur de l’intériorité de l’Homme.
Combien de fois allons-nous demander des réponses toutes faites à monsieur le curé ? Il est vrai que les conseils sont importants, demander des avis autour de soi pour avancer lorsqu’une relation est difficile est pertinent, mais plus fondamentalement, Jésus vient nous donner la guérison du cœur, pour y voir plus clair, pour avoir la force de prendre la bonne décision, pour recevoir l’amour suffisant pour pardonner et se libérer de ce qui nous retient dans le passé et nous empêche d’avancer et de vivre le présent.
Dans le sacrement du Pardon, le prêtre nous impose les mains et dit la prière d’absolution, il fait descendre sur nous l’Amour infini de Dieu qui guérit ce qu’il y a de plus profond en nous et qui est bien souvent malade. Il suffit de demander cet amour, ce pardon en exprimant, en confessant ce qui en nous, est fermé à l’amour c’est à dire le péché. Incroyable cette puissance spirituelle qui nous est offerte par simple demande ! C’est l’amour qui guérit, demandons-le, il nous est donné dans ce sacrement de guérison.