Cette fête de l’Épiphanie m’invite à me lever vers l’aurore et la clarté de Dieu.

Je suis un chercheur de Dieu. Chercheur de cette clarté naissante. Pas celle des magiciens qui sommeillent en moi ou qui me font croire à ma bonne étoile. Pas celle qui est perdue dans les étoiles. Mais celle qui me conduit à la crèche.

Marie et Joseph sont partis, loin de chez eux. Dans la précarité d’une mangeoire d’animaux, ils mettent au monde leur Premier-Né. Et c’est auprès d’eux que des bergers très pauvres vont rencontrer le Prince de la Paix, celui qui vient tout sauver.

Guidés par une étoile, des chercheurs de sens comme nous, des Mages, viennent jusqu’en ce tout petit coin de Palestine. Étrangers par leurs langues, leurs coutumes, leurs religions et leurs conceptions du monde, ils passent d’abord par Jérusalem, sans doute attirés par le pouvoir et le prestige des grands. Puis, ils se laissent guider par une toute petite étoile. A peine plus grande que toutes les autres. Accessible seulement à des cœurs qui écoutent leur tendresse. A ceux qui n’ont pas peur de leurs fragilités, de ce qui est modeste et faible. A ceux qui ne voient bien qu’avec le cœur.

Car c’est dans la nuit que l’on voit les étoiles. Pas ailleurs. C’est dans la nuit obscure de nos vies que le Christ de la crèche naît : sans éclat, sans brillance, sans pouvoir. C’est aussi dans la nuit que, trente ans plus tard, il se relèvera, lui le Premier-Né d’entre les morts. Laissant son tombeau vide.

Là où nos rêves pieux et toutes nos illusions tombent d’un coup. Là où nous avons l’impression qu’il n’est plus rien. Dans la nuit.

Oui, des mages, étrangers à la foi juive, sont allés jusque-là. Ils cherchaient le très-Haut ; ils trouvent le très-bas : au point le plus bas de notre globe. Ces étrangers se prosternent devant un bébé, dans une mangeoire d’animaux : c’est le Fils de Dieu. Quoi de plus étrange ! C’est le même dont Pilate dira, trente ans plus tard : « Voici l’homme. »

Comme croyants, nous croyons effectivement que le Christ, ce Jésus de la crèche, va devenir l’homme parfaitement accompli aux yeux de Dieu.

Ces chercheurs de sens, ces bergers pauvres, nous-mêmes, nous marchons jusqu’au Christ. Avec toutes nos zones d’incroyances, de doutes. Avec nos nuits et nos pauvretés. Modestes, prisonniers dans une cellule, malades sur un lit d’hôpital, aînés seuls ou grabataires, bien portants. Oui, tous, nous pouvons, avec ces Mages et ces bergers, nous approcher de l’Enfant-Dieu, dans la crèche. Pour être illuminés de la foi.

Chercheurs de Dieu, creusons notre désir en nous laissant guider par les étoiles de la vie de Dieu, cet Enfant, conseiller merveilleux.

Les Mages offrent de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Pour mieux nous inviter à mettre Dieu à la première place. A adorer le Christ quand nous l’avons trouvé.

En déposant les armes de nos violences intérieures et de nos volontés de puissances devant cet Enfant. Pour mettre sa divinité au cœur de nos modestes vies. Pour honorer et contempler la présence mystérieuse de Dieu en nos proches. Pour rencontrer le Prince de la Paix là où il est déjà présent, dans la crèche de nos cœurs, parfois enténébrées.

Le plus bel encens que nous puissions lui offrir, c’est en donnant le meilleur de nous-mêmes à nos proches, en les servant, en les accompagnant dans le passage de leurs histoires obscures à leurs vies étoilées. Par notre bonté, ils sauront re-susciter leurs visages lumineux.

Et puis, les Mages repartent par un autre chemin. Nous aussi, repartons de cette crèche autrement, par un autre chemin. Pas celui de la gloire ou du pouvoir. Mais transfigurés parce que délivrés des esclavages intérieurs qui nous entravent, autrement qu’avec nos habitudes trop humaines. Dans la joie !

Saint Paul ira au-delà des frontières connues pour associer les nations au même héritage.

Comme lui, marchons en quête de la véritable Jérusalem, la personne du Christ. Par une relation personnelle avec lui. En lui offrant, non plus de l’or, de la myrrhe ou de l’encens, mais notre personne, pour servir son royaume de justice et de paix.

En ce début d’année, prenons ce chemin des mages qui se laissent surprendre et dérouter par ce qu’ils n’attendaient pas. Sortons de nos prisons intérieures et il entrera. Sortons, non pas rempli de nous-mêmes, mais emplis de Dieu.

Dès le 14ème siècle, en France, la galette des rois était partagée en autant de portions que de convives, plus une portion appelée "part du Bon Dieu". Elle était réservée au premier étranger qui frapperait à la porte. Quant à la fève, symbole de fécondité, elle porte en elle le germe de notre quête de Dieu.

Que cette galette des rois, que nous allons peut-être partager, nous invite à accueillir autrement ce qui est étrange en l’autre ou en nous-même ! Par un regard plus libre, plus lumineux et plus transfiguré sur notre monde.

Cherchons la clarté d’en bas. Belle année pour vivre le présent en présence du Christ !

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