Durant ces fêtes de Noël, bon nombre de familles se sont réunies, toutes générations confondues, au pied du sapin ou autour de la crèche. Permettez-moi de démarrer cette homélie en évoquant un souvenir personnel : celui du dernier Noël partagé avec mon cher papa, quelques semaines avant qu’il ne retourne dans la maison du Père rejoindre sa chère épouse. Il ne s’était guère remis du décès de celle-ci quelques mois auparavant, et son absence lui pesait fortement. En ce jour de Noël, nous étions allés le chercher à l’EHPAD où il résidait, afin qu’il puisse vivre la fête en famille, avec ses enfants, ses petits-enfants, et ses arrières petits-enfants. Il restait assis dans le salon, prostré sur un fauteuil. La mélancolie envahissait son visage, et il n’arrivait guère à s’intéresser aux conversations. L’un d’entre nous eut alors l’idée d’asseoir sur ses genoux son dernier arrière petit-enfant, juste âgé de quelques mois. Et une sorte de miracle s’opéra alors. Il ne sut résister aux gazouillis du bébé et à ses sourires malicieux. Voici qu’un large sourire illumina son visage !
Telle est la scène à laquelle nous fait assister Luc dans son récit de la présentation de Jésus au temple. On pourrait intituler cet épisode « Le vieil homme et l’enfant ».
Le vieillard Siméon patiemment attendait la mort … C’était un homme juste et bon. Et voici qu’il lui est donné de recevoir l’enfant Jésus dans ses bras. Et le sourire de l’enfant opère sa magie. Alors qu’il se voyait mourir, voici qu’il se sent renaître.
La rencontre de cet enfant provoque chez lui un apaisement, qui ne lui fait plus craindre la mort. « Maintenant, ô maître souverain, tu peux laisser aller ton serviteur en paix, selon ta parole ! Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples ! » Merveilleuse parole que, chaque soir, les moines et les moniales de toutes les abbayes du monde reprennent en chœur avant d’aller se coucher.
Veillant, dès la présentation de Jésus au temple, à l’équilibre homme/femme, voici que Luc met alors en scène une femme, elle aussi très avancée en âge, dont la vie fut marquée par l’épreuve. Ce mari, qu’elle avait tant aimé, décéda après seulement sept ans de mariage. Mais elle lui est restée fidèle, au point de rester veuve toute sa vie, puisqu’elle a maintenant 84 ans.
Et c’est cette femme, Anne, de la tribu d’Aser, que le Seigneur choisit comme prophétesse.
Le prophète, au sens biblique du terme, n’est pas un visionnaire, un diseur d’avenir, mais celui qui, introduit dans le projet de Dieu, parle en son nom sous l’inspiration de l’Esprit, en révélant le mystère de son dessein. Il accueille le présent, les yeux ouverts sur l’avenir, si bien que la portée de ses gestes et paroles dépasse l’instant présent.
C’est ainsi qu’Anne parle de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance d’Israël. Elle a été choisie par Dieu pour être la première à parler de manière publique de la destinée de cet enfant nouveau-né.
Puisse l’exemple d’Anne et de Siméon nous faire changer de regard sur les personnes âgées qui nous entourent. Trop souvent, notre société moderne les condamne à l’isolement, alors que dans la Bible vieillesse rime avec sagesse. Prenons le temps, au début de cette nouvelle année, d’aller visiter nos anciens et sachons nous mettre à leur écoute. Ils ont tant à nous dire par leur sagesse accumulée au fil des années, si seulement on prend le temps de les visiter !
Et Luc de conclure par ces quelques mots où il insiste sur le rôle essentiel de la famille : accompagner l’enfant dans sa croissance et l’acquisition de la sagesse.
Comment ne pas penser, frères et sœurs, en ce temps où les enfants devraient être les héros de la fête, à tous ceux qui sont victimes de mauvais traitements ou d’abus de toutes sortes, tous ceux qui sont terrorisés par les bombardements en Ukraine et en Palestine, tous ces enfants qui ne connaissent pas le cadre sécurisant d’une vie de famille, à l’exemple de celle que nous fêtons aujourd’hui.
Alors, puisqu’il est de tradition, en ce dernier jour de l’année, de souhaiter « une bonne nouvelle année » à tous ceux que nous rencontrons, prions et œuvrons ensemble pour que cette année 2024 qui s’ouvre devant nous puisse faire grandir la paix dans notre monde qui en a tant besoin !
Telle est la scène à laquelle nous fait assister Luc dans son récit de la présentation de Jésus au temple. On pourrait intituler cet épisode « Le vieil homme et l’enfant ».
Le vieillard Siméon patiemment attendait la mort … C’était un homme juste et bon. Et voici qu’il lui est donné de recevoir l’enfant Jésus dans ses bras. Et le sourire de l’enfant opère sa magie. Alors qu’il se voyait mourir, voici qu’il se sent renaître.
La rencontre de cet enfant provoque chez lui un apaisement, qui ne lui fait plus craindre la mort. « Maintenant, ô maître souverain, tu peux laisser aller ton serviteur en paix, selon ta parole ! Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples ! » Merveilleuse parole que, chaque soir, les moines et les moniales de toutes les abbayes du monde reprennent en chœur avant d’aller se coucher.
Veillant, dès la présentation de Jésus au temple, à l’équilibre homme/femme, voici que Luc met alors en scène une femme, elle aussi très avancée en âge, dont la vie fut marquée par l’épreuve. Ce mari, qu’elle avait tant aimé, décéda après seulement sept ans de mariage. Mais elle lui est restée fidèle, au point de rester veuve toute sa vie, puisqu’elle a maintenant 84 ans.
Et c’est cette femme, Anne, de la tribu d’Aser, que le Seigneur choisit comme prophétesse.
Le prophète, au sens biblique du terme, n’est pas un visionnaire, un diseur d’avenir, mais celui qui, introduit dans le projet de Dieu, parle en son nom sous l’inspiration de l’Esprit, en révélant le mystère de son dessein. Il accueille le présent, les yeux ouverts sur l’avenir, si bien que la portée de ses gestes et paroles dépasse l’instant présent.
C’est ainsi qu’Anne parle de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance d’Israël. Elle a été choisie par Dieu pour être la première à parler de manière publique de la destinée de cet enfant nouveau-né.
Puisse l’exemple d’Anne et de Siméon nous faire changer de regard sur les personnes âgées qui nous entourent. Trop souvent, notre société moderne les condamne à l’isolement, alors que dans la Bible vieillesse rime avec sagesse. Prenons le temps, au début de cette nouvelle année, d’aller visiter nos anciens et sachons nous mettre à leur écoute. Ils ont tant à nous dire par leur sagesse accumulée au fil des années, si seulement on prend le temps de les visiter !
Et Luc de conclure par ces quelques mots où il insiste sur le rôle essentiel de la famille : accompagner l’enfant dans sa croissance et l’acquisition de la sagesse.
Comment ne pas penser, frères et sœurs, en ce temps où les enfants devraient être les héros de la fête, à tous ceux qui sont victimes de mauvais traitements ou d’abus de toutes sortes, tous ceux qui sont terrorisés par les bombardements en Ukraine et en Palestine, tous ces enfants qui ne connaissent pas le cadre sécurisant d’une vie de famille, à l’exemple de celle que nous fêtons aujourd’hui.
Alors, puisqu’il est de tradition, en ce dernier jour de l’année, de souhaiter « une bonne nouvelle année » à tous ceux que nous rencontrons, prions et œuvrons ensemble pour que cette année 2024 qui s’ouvre devant nous puisse faire grandir la paix dans notre monde qui en a tant besoin !