Frères et sœurs, peut-être qu’un jour, en entrant dans une église, vous avez reçu un appel. Non pas un appel sur le téléphone que vous auriez oublié d’éteindre, mais un appel plus profond. Nous recevons tous un appel du Bon Pasteur, c’est ce qu’on appelle la vocation. Mais qu’est-ce que la vocation ? Comment découvrir notre vocation ? Comment y répondre ? Voilà les trois questions je vous propose d’aborder ensemble ce matin.
Michel-Ange disait : « Chaque bloc de pierre renferme une statue et c’est au sculpteur de la découvrir ». Frères et sœurs, quand Dieu nous regarde, il ne nous voit pas comme les autres nous voient. Ce que Dieu voit, c’est la merveille qu’il a créée et qu’il appelle sans cesse à sortir de la pierre. La vocation ne vient donc pas de nous, on ne s’appelle pas soi-même, on répond à un appel qui nous précède.
Chacun de nous est une œuvre d’art différente de toutes les autres, nous sommes tous biologiquement uniques. Suivre sa vocation consiste donc à mettre au service du monde les dons, les charismes, que nous avons reçus de Dieu. La société, elle, nous incite à rentrer dans des cases toutes faites, ou à nous faire croire qu’on peut se créer soi-même. C’est le danger du transhumanisme qui transforme l’homme en produit de consommation, puis en déchet.
Pour le dire autrement : la vocation n’est pas un truc de curés. Le Christ, le Bon Pasteur, appelle chacun d’entre nous, et pas seulement les prêtres. Notre première vocation, le premier appel que nous avons reçu, c’est la vocation à vivre. Nous avons tous été appelés à être des vivants. Et le baptême donne à notre naissance sa pleine dimension. Notre deuxième vocation, c’est donc la vocation à la sainteté, c’est-à-dire à vivre la joie de la résurrection. Le Christ nous appelle parce qu’il veut nous préparer dès aujourd’hui à la joie parfaite qui nous attend auprès de lui.
Reste une grande question : comment trouver sa vocation ?
La réponse est simple : si la vocation est un appel, il faut d’abord être en mesure d’entendre cet appel. Et pour entendre, il faut pouvoir faire silence. Savez-vous comment les médias sociaux mesurent leur efficacité ? À leur capacité à capter notre attention. Il y a une véritable guerre commerciale pour voler notre concentration, pour garder nos yeux fixés sur l’écran le plus longtemps possible, une sorte de dictature du bruit, de l’instantané et des sonneries qui écrasent le silence.
Or le Bon Pasteur parle dans le silence et dans l’éternité. Le bruit et les distractions nous rendent incapables de reconnaître sa voix. C’est pour cela que la liturgie culmine dans le silence. Pour nous chrétiens, le silence n’est pas un vide à combler mais une présence, celle du Christ. On trouve sa vocation au cœur du silence.
Mais comment faire la différence entre les désirs qui viennent de nous et un véritable appel qui vient de Dieu ? Le premier critère, c’est l’émerveillement. Est-ce que l’appel que je crois entendre m’émerveille ? L’émerveillement, c’est la capacité de voir le monde comme Dieu le voit. Par exemple, quand je me suis marié, j’ai été émerveillé. Quand j’ai vu mes enfants pour la première fois, j’ai été émerveillé. Quand j’ai répondu à l’appel à devenir diacre, j’ai été émerveillé. Et cet émerveillement est source de joie profonde et durable. François de Sales disait : un saint triste est un triste saint. Donc, une véritable vocation est un appel à avancer, avec notre entourage, vers la plénitude de la joie. Ça ne veut pas dire que tout sera facile, car Dieu lui-même a souffert, mais la souffrance n’enlève rien à sa joie parfaite.
Le troisième critère, c’est le service. Une vocation n’est jamais personnelle, elle ne vise jamais à se sauver soi-même, elle est toujours familiale, communautaire, ecclésiale, une vocation est toujours pour le service des autres. Parce qu’on n’est pas heureux tout seul.
Ce qui nous amène à la dernière question : comment concrétiser sa vocation ?
La vocation à la sainteté peut prendre plusieurs formes : le mariage, le célibat, la vie consacrée, l’engagement professionnel, les arts et la culture, la recherche… Pour y parvenir, l’Église nous apporte une aide précieuse : l’Eucharistie dans laquelle nous trouvons la force de nous donner comme le Christ, pour que son sacrifice sur la croix devienne aussi le don de nous-même dans le monde, notre sacrifice, pour notre bien et celui de toute l’Église.
Pour nous accompagner dans notre discernement, l’Église appelle également des personnes à notre service. C’est ce qu’on appelle le clergé. Le Christ en met quelques-uns à part pour servir l’Église, à la suite des apôtres, et le sacrement de l’Ordination leur donne la force de se mettre à genoux. Comme les diacres, qui sont les serviteurs de l’évêque. Le Christ appelle des diacres pour rendre visible sa présence dans la vie ordinaire des gens, au travail et dans la famille. Comme les prêtres, qui sont les collaborateurs de l’évêque. Le Christ appelle des prêtres pour rassembler la famille des enfants de Dieu et la conduire vers la sainteté.
Bref, le travail des baptisés c'est de prendre soin du monde. Et le travail des ministres ordonnés c'est, en plus, de prendre soin des baptisés.
Mais, frères et sœurs, peut-être que ce matin, dans cette église ou à distance, vous vous dites en m’écoutant : oui mais moi personne ne m’appelle, je ne sers à rien.
Et pourtant, même si vous vous sentez seuls et inutile, chez vous, en maison de repos ou à l’hôpital, quel que soit votre âge, vous avez un charisme unique et une vocation. Le Bon Pasteur connait votre nom, et il vous appelle sans cesse dans le silence. Et si répondez à son appel, heureux êtes-vous, car vous aurez la vie, la vie en abondance.
Amen.
Michel-Ange disait : « Chaque bloc de pierre renferme une statue et c’est au sculpteur de la découvrir ». Frères et sœurs, quand Dieu nous regarde, il ne nous voit pas comme les autres nous voient. Ce que Dieu voit, c’est la merveille qu’il a créée et qu’il appelle sans cesse à sortir de la pierre. La vocation ne vient donc pas de nous, on ne s’appelle pas soi-même, on répond à un appel qui nous précède.
Chacun de nous est une œuvre d’art différente de toutes les autres, nous sommes tous biologiquement uniques. Suivre sa vocation consiste donc à mettre au service du monde les dons, les charismes, que nous avons reçus de Dieu. La société, elle, nous incite à rentrer dans des cases toutes faites, ou à nous faire croire qu’on peut se créer soi-même. C’est le danger du transhumanisme qui transforme l’homme en produit de consommation, puis en déchet.
Pour le dire autrement : la vocation n’est pas un truc de curés. Le Christ, le Bon Pasteur, appelle chacun d’entre nous, et pas seulement les prêtres. Notre première vocation, le premier appel que nous avons reçu, c’est la vocation à vivre. Nous avons tous été appelés à être des vivants. Et le baptême donne à notre naissance sa pleine dimension. Notre deuxième vocation, c’est donc la vocation à la sainteté, c’est-à-dire à vivre la joie de la résurrection. Le Christ nous appelle parce qu’il veut nous préparer dès aujourd’hui à la joie parfaite qui nous attend auprès de lui.
Reste une grande question : comment trouver sa vocation ?
La réponse est simple : si la vocation est un appel, il faut d’abord être en mesure d’entendre cet appel. Et pour entendre, il faut pouvoir faire silence. Savez-vous comment les médias sociaux mesurent leur efficacité ? À leur capacité à capter notre attention. Il y a une véritable guerre commerciale pour voler notre concentration, pour garder nos yeux fixés sur l’écran le plus longtemps possible, une sorte de dictature du bruit, de l’instantané et des sonneries qui écrasent le silence.
Or le Bon Pasteur parle dans le silence et dans l’éternité. Le bruit et les distractions nous rendent incapables de reconnaître sa voix. C’est pour cela que la liturgie culmine dans le silence. Pour nous chrétiens, le silence n’est pas un vide à combler mais une présence, celle du Christ. On trouve sa vocation au cœur du silence.
Mais comment faire la différence entre les désirs qui viennent de nous et un véritable appel qui vient de Dieu ? Le premier critère, c’est l’émerveillement. Est-ce que l’appel que je crois entendre m’émerveille ? L’émerveillement, c’est la capacité de voir le monde comme Dieu le voit. Par exemple, quand je me suis marié, j’ai été émerveillé. Quand j’ai vu mes enfants pour la première fois, j’ai été émerveillé. Quand j’ai répondu à l’appel à devenir diacre, j’ai été émerveillé. Et cet émerveillement est source de joie profonde et durable. François de Sales disait : un saint triste est un triste saint. Donc, une véritable vocation est un appel à avancer, avec notre entourage, vers la plénitude de la joie. Ça ne veut pas dire que tout sera facile, car Dieu lui-même a souffert, mais la souffrance n’enlève rien à sa joie parfaite.
Le troisième critère, c’est le service. Une vocation n’est jamais personnelle, elle ne vise jamais à se sauver soi-même, elle est toujours familiale, communautaire, ecclésiale, une vocation est toujours pour le service des autres. Parce qu’on n’est pas heureux tout seul.
Ce qui nous amène à la dernière question : comment concrétiser sa vocation ?
La vocation à la sainteté peut prendre plusieurs formes : le mariage, le célibat, la vie consacrée, l’engagement professionnel, les arts et la culture, la recherche… Pour y parvenir, l’Église nous apporte une aide précieuse : l’Eucharistie dans laquelle nous trouvons la force de nous donner comme le Christ, pour que son sacrifice sur la croix devienne aussi le don de nous-même dans le monde, notre sacrifice, pour notre bien et celui de toute l’Église.
Pour nous accompagner dans notre discernement, l’Église appelle également des personnes à notre service. C’est ce qu’on appelle le clergé. Le Christ en met quelques-uns à part pour servir l’Église, à la suite des apôtres, et le sacrement de l’Ordination leur donne la force de se mettre à genoux. Comme les diacres, qui sont les serviteurs de l’évêque. Le Christ appelle des diacres pour rendre visible sa présence dans la vie ordinaire des gens, au travail et dans la famille. Comme les prêtres, qui sont les collaborateurs de l’évêque. Le Christ appelle des prêtres pour rassembler la famille des enfants de Dieu et la conduire vers la sainteté.
Bref, le travail des baptisés c'est de prendre soin du monde. Et le travail des ministres ordonnés c'est, en plus, de prendre soin des baptisés.
Mais, frères et sœurs, peut-être que ce matin, dans cette église ou à distance, vous vous dites en m’écoutant : oui mais moi personne ne m’appelle, je ne sers à rien.
Et pourtant, même si vous vous sentez seuls et inutile, chez vous, en maison de repos ou à l’hôpital, quel que soit votre âge, vous avez un charisme unique et une vocation. Le Bon Pasteur connait votre nom, et il vous appelle sans cesse dans le silence. Et si répondez à son appel, heureux êtes-vous, car vous aurez la vie, la vie en abondance.
Amen.