Chers frères et sœurs,
Nous sommes ici à la Nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette. 45.000 soldats de la Première Guerre mondiale, la Grande Guerre, gisent ici. En total 600.000 soldats sont tombés sur le sol du Nord et du Pas-de-Calais entre 1914 et 1918. Dans une guerre sans aucun sens, et qui mènera à une autre guerre, la deuxième guerre mondiale, tout aussi horrible.
Ils étaient jeunes quand ils ont perdu leur vie. Jeunes hommes de 20 ans. 24 peut-être… Ils ont vécu des horreurs, une violence inouïe, la première guerre « industrielle », où l'être humain était devenu « chair à canon » Pour nous les chrétiens, qui croyons à une vie après la mort, ces morts nous parlent. Jusqu'à aujourd'hui. Ils nous appellent : Jamais plus la guerre ! Réconciliez-vous ! Faites la paix ! Pardonnez !
Je suis allemand, d’origine italienne, et c’est particulièrement touchant pour moi de célébrer en ce haut lieux de mémoire, en communion avec l’assemblée ici présente, et avec les téléspectateurs et téléspectatrices en France et en Belgique.
C’est du sol allemand que la violence et la tyrannie se sont déclenchés, et c’est un des plus grands miracles de l’histoire, qu’après la deuxième guerre mondiale, la réconciliation a été possible entre deux nations qui se considéraient ennemis héréditaires. Cette réconciliation et l'amitié franco-allemande ont été la base pour le projet de paix qui s’est déployé en Europe ces derniers 70 ans.
Un projet qui en ces jours s'est effondré d'une manière terrible. On voyait les présages, mais personne ne pouvait s'imaginer encore une guerre en Europe. Les images des Marioupol nous secouent. Une ville détruite, des mamans qui pleurent leurs enfants, des personnes âgées forcées à quitter leurs demeures. Je vis à Berlin. Tous les jours nous voyons arriver des milliers de réfugiés à la gare centrale, et on est juste au début !
La solidarité dans toute l’Europe est impressionnante. Partout se mobilisent les personnes pour aider le peuple ukrainien. Mais en même temps, il y a une sensation d’impuissance, qui nous laisse sans espoir. Comment fermer cette guerre ? Que faire pour que la paix soit rétablie ? En plus, la situation d’aujourd’hui n’est plus la même qu’il y a 100 ans.
Poutine a mis « en alerte » la force de dissuasion nucléaire. Nous ne pouvons pas laisser le conflit s'aggraver à une échelle mondiale, puisqu’on risque l’anéantissement de notre civilisation.
L'Evangile d'aujourd'hui nous raconte la tendresse d’un père pour son enfant. L’enfant prodigue s’était éloigné du Père, et lui-même se considérait indigne d'être appelé « fils », après avoir compris qu'il avait fait tort. Mais le père lui pardonne et l'accueille avec plus grande joie et rétablit l’amour filial.
Quelle est la « bonne nouvelle » de cette parabole pour nos jours de détresse ? Comment appliquer ce message du pardon à notre situation actuelle ?
La clé se trouve dans la deuxième lecture, dans la lettre aux Corinthiens. Saint Paul nous rappelle que Dieu a réconcilié le monde avec lui dans le Christ. Dieu l’a pour nous identifié au péché, au mal, cela veut dire aussi : à ce que nous vivons en ces jours de guerre en Europe !
Et cette nouvelle perspective a le pouvoir de changer la réalité : « Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né », dit Saint-Paul. Contre toutes les apparences, nous croyons à ce changement, à cette vérité qui est le cœur du message chrétien.
Donc ce n’est pas la violence qui va terminer la guerre, non pas les armes, mais l’appel que nous lançons à toute personne de bonne volonté : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu ! » Et j’ajoute : Laissez-vous réconcilier avec vos frères !
Pendant la Première Guerre mondiale, des chrétiens se sont battus les uns contre les autres. Et aujourd’hui deux peuples chrétiens, la Russie et l’Ukraine, sont en conflit. Soyons donc des « ambassadeurs du Christ », comme dit Saint Paul, auprès de nos frères et sœurs, et rappelons que, après deux guerres épouvantables au XXème siècle, le pardon a été possible !
Chers frères et sœurs,
Nous croyons au pouvoir de la prière et du pardon. Faisons, donc, nôtres les mots de la prière qu’à la fin de cette messe nous allons adresser à Notre-Dame de Lorette : « Écartez de nous les horreurs de la guerre et réconcilions les peuples dans la paix ! ».
Nous sommes ici à la Nécropole nationale de Notre-Dame-de-Lorette. 45.000 soldats de la Première Guerre mondiale, la Grande Guerre, gisent ici. En total 600.000 soldats sont tombés sur le sol du Nord et du Pas-de-Calais entre 1914 et 1918. Dans une guerre sans aucun sens, et qui mènera à une autre guerre, la deuxième guerre mondiale, tout aussi horrible.
Ils étaient jeunes quand ils ont perdu leur vie. Jeunes hommes de 20 ans. 24 peut-être… Ils ont vécu des horreurs, une violence inouïe, la première guerre « industrielle », où l'être humain était devenu « chair à canon » Pour nous les chrétiens, qui croyons à une vie après la mort, ces morts nous parlent. Jusqu'à aujourd'hui. Ils nous appellent : Jamais plus la guerre ! Réconciliez-vous ! Faites la paix ! Pardonnez !
Je suis allemand, d’origine italienne, et c’est particulièrement touchant pour moi de célébrer en ce haut lieux de mémoire, en communion avec l’assemblée ici présente, et avec les téléspectateurs et téléspectatrices en France et en Belgique.
C’est du sol allemand que la violence et la tyrannie se sont déclenchés, et c’est un des plus grands miracles de l’histoire, qu’après la deuxième guerre mondiale, la réconciliation a été possible entre deux nations qui se considéraient ennemis héréditaires. Cette réconciliation et l'amitié franco-allemande ont été la base pour le projet de paix qui s’est déployé en Europe ces derniers 70 ans.
Un projet qui en ces jours s'est effondré d'une manière terrible. On voyait les présages, mais personne ne pouvait s'imaginer encore une guerre en Europe. Les images des Marioupol nous secouent. Une ville détruite, des mamans qui pleurent leurs enfants, des personnes âgées forcées à quitter leurs demeures. Je vis à Berlin. Tous les jours nous voyons arriver des milliers de réfugiés à la gare centrale, et on est juste au début !
La solidarité dans toute l’Europe est impressionnante. Partout se mobilisent les personnes pour aider le peuple ukrainien. Mais en même temps, il y a une sensation d’impuissance, qui nous laisse sans espoir. Comment fermer cette guerre ? Que faire pour que la paix soit rétablie ? En plus, la situation d’aujourd’hui n’est plus la même qu’il y a 100 ans.
Poutine a mis « en alerte » la force de dissuasion nucléaire. Nous ne pouvons pas laisser le conflit s'aggraver à une échelle mondiale, puisqu’on risque l’anéantissement de notre civilisation.
L'Evangile d'aujourd'hui nous raconte la tendresse d’un père pour son enfant. L’enfant prodigue s’était éloigné du Père, et lui-même se considérait indigne d'être appelé « fils », après avoir compris qu'il avait fait tort. Mais le père lui pardonne et l'accueille avec plus grande joie et rétablit l’amour filial.
Quelle est la « bonne nouvelle » de cette parabole pour nos jours de détresse ? Comment appliquer ce message du pardon à notre situation actuelle ?
La clé se trouve dans la deuxième lecture, dans la lettre aux Corinthiens. Saint Paul nous rappelle que Dieu a réconcilié le monde avec lui dans le Christ. Dieu l’a pour nous identifié au péché, au mal, cela veut dire aussi : à ce que nous vivons en ces jours de guerre en Europe !
Et cette nouvelle perspective a le pouvoir de changer la réalité : « Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né », dit Saint-Paul. Contre toutes les apparences, nous croyons à ce changement, à cette vérité qui est le cœur du message chrétien.
Donc ce n’est pas la violence qui va terminer la guerre, non pas les armes, mais l’appel que nous lançons à toute personne de bonne volonté : « Laissez-vous réconcilier avec Dieu ! » Et j’ajoute : Laissez-vous réconcilier avec vos frères !
Pendant la Première Guerre mondiale, des chrétiens se sont battus les uns contre les autres. Et aujourd’hui deux peuples chrétiens, la Russie et l’Ukraine, sont en conflit. Soyons donc des « ambassadeurs du Christ », comme dit Saint Paul, auprès de nos frères et sœurs, et rappelons que, après deux guerres épouvantables au XXème siècle, le pardon a été possible !
Chers frères et sœurs,
Nous croyons au pouvoir de la prière et du pardon. Faisons, donc, nôtres les mots de la prière qu’à la fin de cette messe nous allons adresser à Notre-Dame de Lorette : « Écartez de nous les horreurs de la guerre et réconcilions les peuples dans la paix ! ».