Saint-Paul nous adresse une mise en garde, une exhortation qui pourrait apparaître comme l’ultime volonté qu’il laisse à la communauté de Philippes : « Ayez un comportement digne de l’Évangile du Christ » (Ph 1,27a). Désormais tourné vers le but ultime de sa vie, l’Apôtre pousse ce cri du cœur désirant s’assurer que ses disciples se réfèreront constamment à l’Évangile pour être dignes de la vocation à laquelle ils ont été appelés, dignes du baptême qu’ils ont reçu, et pour leur plus grande joie.
Dans l’Évangile, nous trouvons toutes les indications nécessaires pour être des disciples du Christ. Et, puisque nous célébrons aujourd’hui la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié, regardons ce que cette parabole, tirée de la vie quotidienne, nous enseigne sur la réalité « dérangeante » des phénomènes migratoires, nous invitant, comme l’a encouragé hier le pape François à la conclusion des Rencontres Méditerranéenne, à « écouter les histoires de vie » de ces personnes.
Comme cela arrivait souvent à l’époque de Jésus, un groupe d’ouvriers se rend sur la place du village dans l’attente d’une embauche journalière. Le maître de la vigne, après s’être entendu avec eux, les envoie travailler sur ses terres. Les ouvriers se mettent en route pour gagner la vigne où le travail est assuré.
Le propriétaire retourne alors sur la place à différentes heures de la journée, et à chaque fois il embauche un nouveau groupe d’ouvriers, car il ne veut pas qu’ils restent assis sans rien faire. Les différents groupes d’ouvriers se rendent à la vigne et, de ce fait, leur temps de travail est très diversifié. Pourtant, une fois venu le moment de la paye, le maître ordonne de donner à tous le même salaire, provoquant les protestations de ceux qui avaient débuté plus tôt leur journée de travail. La réponse du maître de la vigne est catégorique : « Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? (…) Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? » (Mt 20,13-15).
Cette parabole contient un double enseignement. En premier lieu, le Seigneur, maître de la vigne, est bon et généreux avec ceux qui n’ont pas eu la possibilité de commencer à travailler plus tôt. Comme nous l’avons récité dans le psaume responsorial, le Seigneur est juste en toute ses voies, il est bon en toutes ses œuvres (Ps 144).
En second lieu, Jésus introduit une nouvelle logique qui perturbe, et qui allie justice et solidarité, inversant l’ordre des priorités reconnues au niveau social. Il s’agit d’une logique qui va bien au-delà de notre façon de comprendre les relations humaines.
Pour les travailleurs d’aujourd’hui, souvent le voyage vers la vigne n’est pas aussi simple que pour ceux de la parabole. Les soi-disant « voyages de l’espérance » présentent des difficultés en tout genre : pièges, exploitations, abus, violences… Et certains y perdent même la vie ! Mais, même au milieu du désert ou au milieu des vagues menaçantes, l’importance de l’objectif, donne la force de poursuivre. Parce que tous ont en commun la même espérance : pouvoir garantir une vie digne pour eux-mêmes et pour leurs familles.
Dans le contexte migratoire actuel, mettre les derniers à la première place signifie assumer plusieurs engagements personnels et collectifs extrêmement urgents. Nous devons avant tout nous engager pour assurer que le chemin vers la « vigne » soit ordonné et sûr, en garantissant à tous le respect de leurs droits et de leur dignité. Voilà pourquoi il doit y avoir des portes auxquelles l'on puisse frapper en élargissant les canaux migratoires réguliers, et en permettant de devenir « citoyens de plein droit ».
Cela remplacerait les routes coûteuses et dangereuses qui apparaissent aujourd’hui à la plupart comme l’unique alternative. En outre, cela favoriserait une plus grande circularité des flux migratoires au bénéfice de tous.
En effet, comme le rappelait hier le Pape François, « le phénomène migratoire n’est pas tant une urgence momentanée, toujours bonne à susciter une propagande alarmiste, mais un fait de notre temps, un processus (…) qui doit être gouverné avec une sage clairvoyance ».
Nous devons apprendre de la parabole évangélique à harmoniser la justice avec la solidarité, en nous référant à l’esprit de partage fraternel qui dépasse toute frontière. Ce partage requiert un sacrifice, car nous devons nous priver de quelque chose afin que tous aient quelque chose, avec la certitude que le Seigneur ne nous fera jamais manquer de ce dont nous avons vraiment besoin.
Le Message du Saint-Père pour la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié est consacré à la liberté de choisir entre migrer et rester. Partant de la triste constatation que cette liberté n’est souvent pas garantie, le pape François met en évidence l’urgence d’un engagement commun, afin que soit assurée à tous une « vigne » dans laquelle ils puissent travailler dignement sur leur terre d’origine, sans être contraints d’émigrer.
Les migrations, destinées à perdurer dans le temps, contribuent à la construction de nombreuses « vignes multicolores », des sociétés multiculturelles où la diversité devient une occasion d’enrichissement pour tous. Malheureusement, les préjugés et les peurs ne permettent pas de saisir cette opportunité, engendrant marginalisation et exclusion. Il faut répondre à la culture du rejet, par la culture de la rencontre, source de joie.
Face à tous ces défis, les communautés chrétiennes sont appelées à donner le bon exemple par « cette façon de vivre scandaleusement évangélique », encourageait hier le Saint-Père. Alors oui, répondons à l’appel lancé par Saint-Paul : « Ayons donc un comportement digne de l’Evangile du Christ » !
Dans l’Évangile, nous trouvons toutes les indications nécessaires pour être des disciples du Christ. Et, puisque nous célébrons aujourd’hui la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié, regardons ce que cette parabole, tirée de la vie quotidienne, nous enseigne sur la réalité « dérangeante » des phénomènes migratoires, nous invitant, comme l’a encouragé hier le pape François à la conclusion des Rencontres Méditerranéenne, à « écouter les histoires de vie » de ces personnes.
Comme cela arrivait souvent à l’époque de Jésus, un groupe d’ouvriers se rend sur la place du village dans l’attente d’une embauche journalière. Le maître de la vigne, après s’être entendu avec eux, les envoie travailler sur ses terres. Les ouvriers se mettent en route pour gagner la vigne où le travail est assuré.
Le propriétaire retourne alors sur la place à différentes heures de la journée, et à chaque fois il embauche un nouveau groupe d’ouvriers, car il ne veut pas qu’ils restent assis sans rien faire. Les différents groupes d’ouvriers se rendent à la vigne et, de ce fait, leur temps de travail est très diversifié. Pourtant, une fois venu le moment de la paye, le maître ordonne de donner à tous le même salaire, provoquant les protestations de ceux qui avaient débuté plus tôt leur journée de travail. La réponse du maître de la vigne est catégorique : « Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? (…) Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? » (Mt 20,13-15).
Cette parabole contient un double enseignement. En premier lieu, le Seigneur, maître de la vigne, est bon et généreux avec ceux qui n’ont pas eu la possibilité de commencer à travailler plus tôt. Comme nous l’avons récité dans le psaume responsorial, le Seigneur est juste en toute ses voies, il est bon en toutes ses œuvres (Ps 144).
En second lieu, Jésus introduit une nouvelle logique qui perturbe, et qui allie justice et solidarité, inversant l’ordre des priorités reconnues au niveau social. Il s’agit d’une logique qui va bien au-delà de notre façon de comprendre les relations humaines.
Pour les travailleurs d’aujourd’hui, souvent le voyage vers la vigne n’est pas aussi simple que pour ceux de la parabole. Les soi-disant « voyages de l’espérance » présentent des difficultés en tout genre : pièges, exploitations, abus, violences… Et certains y perdent même la vie ! Mais, même au milieu du désert ou au milieu des vagues menaçantes, l’importance de l’objectif, donne la force de poursuivre. Parce que tous ont en commun la même espérance : pouvoir garantir une vie digne pour eux-mêmes et pour leurs familles.
Dans le contexte migratoire actuel, mettre les derniers à la première place signifie assumer plusieurs engagements personnels et collectifs extrêmement urgents. Nous devons avant tout nous engager pour assurer que le chemin vers la « vigne » soit ordonné et sûr, en garantissant à tous le respect de leurs droits et de leur dignité. Voilà pourquoi il doit y avoir des portes auxquelles l'on puisse frapper en élargissant les canaux migratoires réguliers, et en permettant de devenir « citoyens de plein droit ».
Cela remplacerait les routes coûteuses et dangereuses qui apparaissent aujourd’hui à la plupart comme l’unique alternative. En outre, cela favoriserait une plus grande circularité des flux migratoires au bénéfice de tous.
En effet, comme le rappelait hier le Pape François, « le phénomène migratoire n’est pas tant une urgence momentanée, toujours bonne à susciter une propagande alarmiste, mais un fait de notre temps, un processus (…) qui doit être gouverné avec une sage clairvoyance ».
Nous devons apprendre de la parabole évangélique à harmoniser la justice avec la solidarité, en nous référant à l’esprit de partage fraternel qui dépasse toute frontière. Ce partage requiert un sacrifice, car nous devons nous priver de quelque chose afin que tous aient quelque chose, avec la certitude que le Seigneur ne nous fera jamais manquer de ce dont nous avons vraiment besoin.
Le Message du Saint-Père pour la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié est consacré à la liberté de choisir entre migrer et rester. Partant de la triste constatation que cette liberté n’est souvent pas garantie, le pape François met en évidence l’urgence d’un engagement commun, afin que soit assurée à tous une « vigne » dans laquelle ils puissent travailler dignement sur leur terre d’origine, sans être contraints d’émigrer.
Les migrations, destinées à perdurer dans le temps, contribuent à la construction de nombreuses « vignes multicolores », des sociétés multiculturelles où la diversité devient une occasion d’enrichissement pour tous. Malheureusement, les préjugés et les peurs ne permettent pas de saisir cette opportunité, engendrant marginalisation et exclusion. Il faut répondre à la culture du rejet, par la culture de la rencontre, source de joie.
Face à tous ces défis, les communautés chrétiennes sont appelées à donner le bon exemple par « cette façon de vivre scandaleusement évangélique », encourageait hier le Saint-Père. Alors oui, répondons à l’appel lancé par Saint-Paul : « Ayons donc un comportement digne de l’Evangile du Christ » !