Chers frères et sœurs Shalom !
La fête du Christ Roi révèle la vérité de la destinée finale de l’homme, c’est-à-dire qu’il a été créé par Dieu et pour Dieu, afin de vivre éternellement avec Lui. La vie sur la terre n’est qu’un passage vers le Paradis. Cette fête renforce notre existence et donne sens à notre vie, à travers notre rencontre avec le Christ.
Nous voulons, par cette fête du Christ Roi, mettre en valeur quatre messages, à savoir : la différence entre le pouvoir temporel et le pouvoir divin ; la mission du Christ, témoin de la vérité ; l’appel du Christ adressé à tout disciple ou à toute personne de bonne volonté pour être témoin de la vérité et enfin, le Royaume de Dieu comme rassemblement de tous ceux qui ont été charitables.
Le premier message de la fête du Christ Roi est la mise en évidence de deux pouvoirs : Temporel et éternel. Le pouvoir temporel est limité dans le temps et l’espace. Il a un début et une fin. Malheureusement certains responsables ou dirigeants oublient cette dimension et se comportent en tyrans et ignorent le bien-être des personnes. Normalement, le pouvoir doit être au service du peuple, de Dieu et équilibrer la société, promouvoir un monde juste, humain et fraternel si bien que la vision de Thomas Hobbes : « L’homme est un loup pour un autre » n’y a pas de place. Tous les hommes étant frères.
En revanche, le pouvoir divin est éternel. Il existe au-delà du temps et de l’espace. En effet, le Christ nous dit dans la deuxième lecture qu’il est l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin. C’est son pouvoir qui légitime le pouvoir temporel. Il l’avait signifié à ses disciples en leur disant de rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu (Cf. Mc 12,17). Finalement et dans la réalité, c’est le Christ qui domine l’Univers. Dans la première lecture, les honneurs, l’adoration et la reconnaissance sont rendus à Dieu le Père et à son Fils le Roi de l’Univers. En outre, dans le Royaume du Christ règnent la paix, la justice, l’amour et le bien.
Le deuxième message se réfère à la mission du Christ comme témoin de la vérité. Il est la lumière venue chasser les ténèbres du monde, c’est-à-dire il a combattu le mal sous toutes ses formes. Il est la vérité, c’est pourquoi il invite Pilate à être responsable de ses actes. Ainsi, il est le Roi de nos consciences : « Dis-tu cela de toi-même ou d’autres te l’ont dit ? ». Si Pilate cherche la vérité, il doit aller jusqu’au bout et l’accueillir puisque Jésus est le chemin de la vérité et de l’histoire humaine, le point vers lequel convergent les désirs de l’histoire et de la civilisation” (Lettre Apostolique du Pape Jean Paul II sur le Rosaire). Par sa mort et sa résurrection, il garantit la finalité de notre vie.
Le troisième message est un appel à être des disciples de la vérité. Le témoignage de foi peut conduire au martyr subi par plusieurs frères et sœurs pour l’éclatement de la vérité, de la justice et de la promotion humaine. Ils ont compris qu’être témoins de la vérité, c’est d’abord mettre en pratique la Parole de Dieu et aller à contre-courant du style mondain qui privilégie le favoritisme, la corruption, la démagogie, etc. Par ailleurs, être un témoin de la vérité, c’est être vrai avec soi-même, sa conscience et s’acquitter de sa mission avec joie, amour et persévérance comme père, enfant, professeur, politicien, etc. En plus, être un témoin de la vérité, c’est savoir aussi vérifier la vérité. Nous croyons naïvement à tout aujourd’hui et nous diffusons tout sur les réseaux sociaux, sans aucune vérification. Socrate nous invite aux trois passoires : la vérité, l’utilité et la bonté : Le message annoncé a-t-il été vérifié ? Est-il utile et bon ? Enfin, La vérité est la voie de l’excellence : le Cardinal Joseph Malula dit à ce propos : « Mieux vaut être crucifié que de crucifier la vérité».
En somme, le quatrième message insiste sur le Royaume du Christ, lieu de rassemblement auquel on accède par des œuvres de charité. Le chemin de l’amour mène à la charte du Royaume : j’ai eu faim, j’ai eu soif, j’étais nu, etc…, tu m’as aidé. La souffrance et le malheur sont des réalités où le Christ se manifeste en se mettant du côté des nécessiteux. Le Christ veut accueillir tout le monde dans son Royaume. Donc, il revient à chacun d’accomplir la volonté de Jésus pour avoir part à la vie éternelle. Jean-Paul Sartre affirmait que l’Enfer était les autres. Gabriel Marcel le récuse en soutenant que le Paradis, c’est les autres. Puisse la grâce de Dieu nous soutenir dans notre marche vers son Royaume. Amen.