Avouons-le, nous avons du mal à accepter spontanément les appels de Jésus à aimer ses ennemis, à supporter l’outrage, à prêter ou donner sans rien attendre en retour. Ne serait-il pas trop angélique ?
Nous ne vivons pas dans un monde de bise nounours. Pour survivre, nous dit-on, il faut montrer sa force !
Le Christ égraine une succession de comportements exigeants qui nous semblent inaccessibles ! Peut-on aimer nos ennemis sans devenir encore plus leurs victimes ?
En méditant l’évangile de ce jour, une parabole m’est venue à l’esprit.
La parabole du sculpteur et de la pierre vivante.
Un jour, un sculpteur de renom alla dans une carrière de marbre exceptionnel pour y choisir un bloc extrait de la paroi rocheuse. Il devait imaginer en le voyant de l’extérieur tout ce qu’il pourrait en tirer, supposer sa beauté intérieure, souhaitant qu’il ne soit pas filardeux. Porté dans l’atelier de l’artiste, le bloc de pierre demeurait bien vivant. Le sculpteur commença alors par des coups de masse sur son ciseau afin d’extraire des morceaux importants. Chacun de ces coups produisait des douleurs au bloc de pierre ainsi mutilé d’une part de lui-même. Son cri était inaudible mais bien réel. Le sculpteur ne prenait aucun plaisir à faire souffrir la pierre. Il savait ce qu’il allait obtenir. Il lui était nécessaire d’ôter des aspérités et des pans entiers du bloc pour révéler sa nouvelle apparence. Peu à peu, l’artiste modelait son œuvre. La rudesse originelle du marbre laissait apparaître la grâce d’une représentation humaine avec une beauté éblouissante. Aux grands coups initiaux, suivit un travail plus précis et moins violent pour la pierre qui se voyait sublimée et comprenait que le sculpteur avait toujours cherché à en montrer le meilleur aspect. Avec cette œuvre d’art, il était heureux d’avoir révélé la beauté cachée de ce bloc. Rien n’aurait été possible sans le travail de l’artiste et sans la qualité intrinsèque de la pierre.
Avec l’évangile de Luc, la parabole du sculpteur trouve son sens.
Jésus est le sculpteur. Et chacun de nous est un bloc de pierre.
Avec ses quatre premiers impératifs : « aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient » (Lc 6, 27-28), Jésus supprime beaucoup de nos protections extérieures. Il inverse la logique du puissant, en donnant la primauté à l’amour et au pardon. Nous perdons apparemment une part de nous-même mais cela nous libère et nous permet d’acquérir un aspect moins rugueux et plus harmonieux.
Pour aller plus avant dans ce travail de conversion, il faut nous déposséder, accepter de ne point résister. Et Jésus donne quelques coups de burins supplémentaires : « présente ton autre joue, … ne refuse pas ta tunique, … ne réclame pas ton bien ».
Si nous sommes capables de supporter le poids et les conséquences de ces paroles qui dérangent, si nous ne nous effritons pas comme une marbre pouf, alors il est possible d’accueillir la règle d’or, valable pour tous :
« Comme vous voulez que les hommes agissent envers vous, agissez de même envers eux ».
En nous y conformant pour répondre aux appels du Christ contenus dans cet évangile, nous prouvons notre humanité monolithique, faite d’un bloc solide. Nous préservons notre intégrité par une vie spirituelle plus riche, polie comme la pierre.
Jésus nous enseigne que l’absence de réplique à tout acte violent en amenuise la force et la pertinence. Il casse la logique de la violence. Comme chrétien, avons-nous conscience de notre rôle particulier ? Ne demeurons pas des spectateurs d’un monde qui passe. ?
Quand nous visitons l’Italie, en touriste, nous allons admirer la Pietà de Miguel-Ange à Rome ou son David à Florence. Œuvres humaines sculptées par un artiste très talentueux.
Le Christ souhaite que nous soyons plus resplendissants encore que la Pietà et ce magnifique David afin que notre beauté intérieure apparaisse aux yeux de tous !
Comme nous le dit saint Paul : « De même que nous aurons été à l’image d’Adam qui est fait d’argile, de même nous serons à l’image de Christ qui vient du ciel ». (1 Co 15, 49)
En nous regardant les uns des autres, ce matin ici réunis dans notre assemblée ou dans nos familles et communautés, admirons ce que le Seigneur accomplit en nous, comment il nous façonne par sa parole.
Laissons-le ciseler notre cœur afin de nous rendre toujours plus aimant et aimé.
Nous ne vivons pas dans un monde de bise nounours. Pour survivre, nous dit-on, il faut montrer sa force !
Le Christ égraine une succession de comportements exigeants qui nous semblent inaccessibles ! Peut-on aimer nos ennemis sans devenir encore plus leurs victimes ?
En méditant l’évangile de ce jour, une parabole m’est venue à l’esprit.
La parabole du sculpteur et de la pierre vivante.
Un jour, un sculpteur de renom alla dans une carrière de marbre exceptionnel pour y choisir un bloc extrait de la paroi rocheuse. Il devait imaginer en le voyant de l’extérieur tout ce qu’il pourrait en tirer, supposer sa beauté intérieure, souhaitant qu’il ne soit pas filardeux. Porté dans l’atelier de l’artiste, le bloc de pierre demeurait bien vivant. Le sculpteur commença alors par des coups de masse sur son ciseau afin d’extraire des morceaux importants. Chacun de ces coups produisait des douleurs au bloc de pierre ainsi mutilé d’une part de lui-même. Son cri était inaudible mais bien réel. Le sculpteur ne prenait aucun plaisir à faire souffrir la pierre. Il savait ce qu’il allait obtenir. Il lui était nécessaire d’ôter des aspérités et des pans entiers du bloc pour révéler sa nouvelle apparence. Peu à peu, l’artiste modelait son œuvre. La rudesse originelle du marbre laissait apparaître la grâce d’une représentation humaine avec une beauté éblouissante. Aux grands coups initiaux, suivit un travail plus précis et moins violent pour la pierre qui se voyait sublimée et comprenait que le sculpteur avait toujours cherché à en montrer le meilleur aspect. Avec cette œuvre d’art, il était heureux d’avoir révélé la beauté cachée de ce bloc. Rien n’aurait été possible sans le travail de l’artiste et sans la qualité intrinsèque de la pierre.
Avec l’évangile de Luc, la parabole du sculpteur trouve son sens.
Jésus est le sculpteur. Et chacun de nous est un bloc de pierre.
Avec ses quatre premiers impératifs : « aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient » (Lc 6, 27-28), Jésus supprime beaucoup de nos protections extérieures. Il inverse la logique du puissant, en donnant la primauté à l’amour et au pardon. Nous perdons apparemment une part de nous-même mais cela nous libère et nous permet d’acquérir un aspect moins rugueux et plus harmonieux.
Pour aller plus avant dans ce travail de conversion, il faut nous déposséder, accepter de ne point résister. Et Jésus donne quelques coups de burins supplémentaires : « présente ton autre joue, … ne refuse pas ta tunique, … ne réclame pas ton bien ».
Si nous sommes capables de supporter le poids et les conséquences de ces paroles qui dérangent, si nous ne nous effritons pas comme une marbre pouf, alors il est possible d’accueillir la règle d’or, valable pour tous :
« Comme vous voulez que les hommes agissent envers vous, agissez de même envers eux ».
En nous y conformant pour répondre aux appels du Christ contenus dans cet évangile, nous prouvons notre humanité monolithique, faite d’un bloc solide. Nous préservons notre intégrité par une vie spirituelle plus riche, polie comme la pierre.
Jésus nous enseigne que l’absence de réplique à tout acte violent en amenuise la force et la pertinence. Il casse la logique de la violence. Comme chrétien, avons-nous conscience de notre rôle particulier ? Ne demeurons pas des spectateurs d’un monde qui passe. ?
Quand nous visitons l’Italie, en touriste, nous allons admirer la Pietà de Miguel-Ange à Rome ou son David à Florence. Œuvres humaines sculptées par un artiste très talentueux.
Le Christ souhaite que nous soyons plus resplendissants encore que la Pietà et ce magnifique David afin que notre beauté intérieure apparaisse aux yeux de tous !
Comme nous le dit saint Paul : « De même que nous aurons été à l’image d’Adam qui est fait d’argile, de même nous serons à l’image de Christ qui vient du ciel ». (1 Co 15, 49)
En nous regardant les uns des autres, ce matin ici réunis dans notre assemblée ou dans nos familles et communautés, admirons ce que le Seigneur accomplit en nous, comment il nous façonne par sa parole.
Laissons-le ciseler notre cœur afin de nous rendre toujours plus aimant et aimé.