Voici un jeune rameau cueilli au sommet d’un grand arbre. 
Le prophète Ézéchiel nous dit que c’est le Seigneur lui-même qui plantera ce jeune rameau, symbole de paix, sur la montagne de son amour pour tous les hommes. Ce petit brin grandira et donnera à son tour un grand arbre où beaucoup pourront trouver refuge et sécurité. Ce qui est petit, modeste, humble deviendra grand. Dieu promet l’inversion des valeurs faussement humaines : « Je renverse l’arbre élevé et relève l’arbre renversé ». Comme Marie en sa Visitation : « Il comble de biens les affamés et renvoie les riches les mains vides ; il console ceux qui pleurent ; il renverse les puissants de leurs trônes et élève les humbles. » 
Oui, c’est bien le Seigneur qui remet toute chose dans le bon sens. Les panneaux de nos villes ? Plutôt nos cœurs ! Moi, le Seigneur, je l’ai dit et je le ferai. Et nous désirons Le croire !
Dans l’Évangile, le Royaume de Dieu, c’est un homme qui jette une graine de moutarde dans son champ. La plus petite de toutes les graines. Elle va devenir un arbre immense où les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid pour y trouver ombre et sécurité. Ce qui est presqu’invisible pour les yeux, inutile pour le monde, fragile pour les puissants, humble pour les orgueilleux, c’est ce qui va grandir jour et nuit, dans la jeunesse ou dans la vieillesse, dans le bruit et l’agitation du monde ou dans le silence et la contemplation des monastères. Et il va fructifier, encore et encore. 
Nous ne savons pas comment cette minuscule graine de vie pousse. Car sa croissance n’est à la mesure ni de notre raison ni de notre volonté. Et notre foi nous dit qu’elle produira du fruit en abondance. Le Christ lui-même, Fils bien-aimé de Dieu, nous le promet et s’y engage.
Dans notre tradition chrétienne, l’arbre de vie, c’est le Christ. Comme Fils de Dieu, il est un arbre solide. Mais comme fils d’homme, il reste fragile. Rejeté par ceux qui s’appuient sur leurs pouvoirs, il protège le plus faible. Rabaissé par les mensonges des hommes, il est la vérité donnée à découvrir humblement. Objet de toutes les manipulations, il nous délivre de tous les abus. Car il est la vie. Et nous savons bien que la vie, quoique fragile, est un miracle permanent qui produit du fruit. 
Dieu sème en notre cœur cette toute petite graine du Christ pour qu’elle soit féconde. Féconde de façon exponentielle. De la crèche à la croix. Cette semence, aussi fragile que le bébé de la crèche ou le pain rompu jusqu’à la croix, c’est l’arbre de vie, notre Christ. Il s’engage de toute sa personne, pour nous. Mourant sur notre terre et ressuscitant, il fait se lever un peuple de frères et de sœurs qui prendront à leur tour l’habit de serviteurs de sa vie. 
Oui, comme le dit saint Paul aux chrétiens de Corinthe, gardons toujours notre foi, notre confiance. Confiance dans la vie qui vient de Dieu et que rien, ni personne, ni les souffrances, ni les doutes, ni les persécutions et pas même la mort, rien ne pourra empêcher de grandir pour porter du fruit en abondance. C’est le travail de Dieu.
En même temps, nous savons tout le travail qu’il nous faut faire pour labourer la terre de nos cœurs, y mettre des tuteurs, l’arroser, la protéger des agressions, la sarcler, l’émonder pour y favoriser la vie de Dieu. C’est notre travail, à nous, les femmes et les hommes. 
C’est notre vie chrétienne : 
Faire totalement confiance à Dieu tout en travaillant avec persévérance pour obtenir les conditions nécessaires pour que ce Royaume advienne. 
Et tout faire dans la foi pour que cet Arbre de vie produise cent pour un et que beaucoup, déjà sur cette terre, puissent en bénéficier. 
C’est croire que tout vient du Christ, qu’il est la source de tout, qu’il a tout semé lui-même, en se donnant lui-même : la vie, l’amour, la foi. Croire aussi qu’il viendra tout parachever et parfaire. 
Et nous, nous sommes entre cette source qu’est Dieu et son parachèvement :
Persévérant dans la confiance, et attendant de notre Maître la fécondité de la vie.
Agir en croyant que tout vient de Dieu et confiants, dans la foi, en agissant avec persévérance.
Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui se mobilisent pour construire une muraille verte au cœur du Sahel. De même, c’est jusque dans notre personne qu’est planté ce bon arbre qu’est le Christ. 
Cet arbre de vie, laissons-le donc pousser en nous, jusque dans nos prisons intérieures : il donnera de bons fruits.
Moi, le Seigneur, je l’ai dit et je le ferai ! Et nous le croyons !

 

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