« Si tu savais le don de Dieu… Quel est celui à qui tu parles. »
C’est ainsi que Jésus répond à la Samaritaine. Par une double provo¬cation. « Si tu savais le don de Dieu ! » et « Si tu savais quel est celui à qui tu parles ! » La Samaritaine, manifestement, n’en sait rien. Cette brave dame a le questionnement un peu court. Ce qu’elle veut, c’est de l’eau, point. Et éventuellement qu’on la sorte de la situation dans laquelle elle s’est mise par sa conduite, disons, étourdie. Avoir une réputation de fille facile n’est jamais une bonne chose.
La Samaritaine, si j’ose dire, a du mal à voir plus loin, ou plus profond, que le bout de son nez. Car le don de Dieu est devant elle, et le don de Dieu, c’est Jésus lui-même.
Et nous ne sommes pas si différents d’elle. Nous ne vivons pas en Palestine au Ier siècle, mais nous avons nous aussi la vue un peu courte. Ou plutôt le cœur un peu aveugle.
Aveuglés par nos besoins immédiats, nos soucis, si légitimes qu’ils puissent être, nos frustrations et nos griefs, nous avons le plus grand mal à distinguer le don de Dieu. Quand bien même il serait devant nous. Or il est tout le temps devant nous. Il est dans sa Création, d’abord. Pourquoi n’y a-t-il que les enfants pour s’émerveiller d’une jonquille, d’un ver de terre, d’un nuage ? Avons-nous perdu notre faculté de voir cette beauté ? Il est dans le soleil et dans la pluie, dans la forêt et la fraîcheur de l’aube, dans le chevreuil et le renard.
Ensuite, le don de Dieu est dans toute beauté, dans la musique et dans l’art. Il est dans la justice, dans l’intelligence, dans la foi. Il est dans tout être humain. Chacune des rencontres que nous faisons est un don de Dieu. Chaque visage, même les visages renfermés et mal réveillés du bus qui mène, le matin, à la gare d’Aulnay-sous-Bois, est un don de Dieu. Les jeunes qui sont autour de moi et devant vous sont des dons de Dieu. N’ont-ils pas l’air astucieux, joyeux, sérieux, ne sont-ils pas beaux, avec leurs aubes et leur coiffure — pour une fois — impeccable ? Nos enfants sont des dons de Dieu. Nos amis aussi. Notre époux, notre épouse, nos parents.
Nous ne le voyons pas toujours. Parfois, il est vrai, c’est très difficile. Mais il y a aussi des moments où ce don est splendide, et c’est nous qui ne sommes pas prêts à le recevoir. Trop encombrés par nous-mêmes, nos peurs ou nos fausses richesses.
Or non seulement Dieu nous donne des êtres humains à aimer et de qui être aimés, mais chacun de ces dons de Dieu sont Dieu lui-même. Dans ces enfants, dans les inconnus du R. E. R., dans les voisins de la cité, il y a quelque chose de Dieu. C’est Dieu qui a créé cet homme, cette femme ; c’est Dieu qui l’a voulu, qui l’aime et qui habite en lui.
Regarder, regarder pour de vrai nos frères et sœurs humains ; les accueillir comme un cadeau, une personne digne d’être aimée et capable d’aimer, même quand les apparences semblent dire le contraire ; les recevoir comme des porteurs de Dieu qui, souvent, ne le savent pas eux-mêmes, tel est l’effort que nous pourrions faire au long de ce carême, telle est la soif que nous pourrions redécouvrir. Une soif que Dieu creuse et que Dieu étanche.
Pour voir le don de Dieu, il faut ouvrir nos yeux et surtout nos cœurs. Il faut croire que Dieu est présent en chaque homme, chaque femme, chaque enfant que nous rencontrons. Oui, pour bien voir, il faut croire. Et alors nous pourrons, comme la Samaritaine, chanter la bonté du Seigneur.
C’est ainsi que Jésus répond à la Samaritaine. Par une double provo¬cation. « Si tu savais le don de Dieu ! » et « Si tu savais quel est celui à qui tu parles ! » La Samaritaine, manifestement, n’en sait rien. Cette brave dame a le questionnement un peu court. Ce qu’elle veut, c’est de l’eau, point. Et éventuellement qu’on la sorte de la situation dans laquelle elle s’est mise par sa conduite, disons, étourdie. Avoir une réputation de fille facile n’est jamais une bonne chose.
La Samaritaine, si j’ose dire, a du mal à voir plus loin, ou plus profond, que le bout de son nez. Car le don de Dieu est devant elle, et le don de Dieu, c’est Jésus lui-même.
Et nous ne sommes pas si différents d’elle. Nous ne vivons pas en Palestine au Ier siècle, mais nous avons nous aussi la vue un peu courte. Ou plutôt le cœur un peu aveugle.
Aveuglés par nos besoins immédiats, nos soucis, si légitimes qu’ils puissent être, nos frustrations et nos griefs, nous avons le plus grand mal à distinguer le don de Dieu. Quand bien même il serait devant nous. Or il est tout le temps devant nous. Il est dans sa Création, d’abord. Pourquoi n’y a-t-il que les enfants pour s’émerveiller d’une jonquille, d’un ver de terre, d’un nuage ? Avons-nous perdu notre faculté de voir cette beauté ? Il est dans le soleil et dans la pluie, dans la forêt et la fraîcheur de l’aube, dans le chevreuil et le renard.
Ensuite, le don de Dieu est dans toute beauté, dans la musique et dans l’art. Il est dans la justice, dans l’intelligence, dans la foi. Il est dans tout être humain. Chacune des rencontres que nous faisons est un don de Dieu. Chaque visage, même les visages renfermés et mal réveillés du bus qui mène, le matin, à la gare d’Aulnay-sous-Bois, est un don de Dieu. Les jeunes qui sont autour de moi et devant vous sont des dons de Dieu. N’ont-ils pas l’air astucieux, joyeux, sérieux, ne sont-ils pas beaux, avec leurs aubes et leur coiffure — pour une fois — impeccable ? Nos enfants sont des dons de Dieu. Nos amis aussi. Notre époux, notre épouse, nos parents.
Nous ne le voyons pas toujours. Parfois, il est vrai, c’est très difficile. Mais il y a aussi des moments où ce don est splendide, et c’est nous qui ne sommes pas prêts à le recevoir. Trop encombrés par nous-mêmes, nos peurs ou nos fausses richesses.
Or non seulement Dieu nous donne des êtres humains à aimer et de qui être aimés, mais chacun de ces dons de Dieu sont Dieu lui-même. Dans ces enfants, dans les inconnus du R. E. R., dans les voisins de la cité, il y a quelque chose de Dieu. C’est Dieu qui a créé cet homme, cette femme ; c’est Dieu qui l’a voulu, qui l’aime et qui habite en lui.
Regarder, regarder pour de vrai nos frères et sœurs humains ; les accueillir comme un cadeau, une personne digne d’être aimée et capable d’aimer, même quand les apparences semblent dire le contraire ; les recevoir comme des porteurs de Dieu qui, souvent, ne le savent pas eux-mêmes, tel est l’effort que nous pourrions faire au long de ce carême, telle est la soif que nous pourrions redécouvrir. Une soif que Dieu creuse et que Dieu étanche.
Pour voir le don de Dieu, il faut ouvrir nos yeux et surtout nos cœurs. Il faut croire que Dieu est présent en chaque homme, chaque femme, chaque enfant que nous rencontrons. Oui, pour bien voir, il faut croire. Et alors nous pourrons, comme la Samaritaine, chanter la bonté du Seigneur.