Chers frères et sœurs ce dimanche nous fêtons la sainte Trinité. Dieu est un, unique, il y en a pas d’autre, pourtant nous autres chrétiens affirmons qu’il est trois : le Père, le Fils et l’Esprit Saint. N’est-ce pas là un dogme compliqué et qui finalement ne sert pas à grand-chose ? Une insolvable équation tout juste bonne à occuper des théologiens qui s’ennuient ? Ne me suffirait-il pas de savoir que Dieu existe, qu’il m’aime et que je peux lui parler dans ma prière ?
Cela suffit sans doute à avoir une vie spirituelle, mais cela n’a rien de spécifiquement chrétien. Affirmer que Dieu existe, voilà qui est commun à bien des religions ou systèmes philosophiques. La plupart des gens seraient même prêt à admettre qu’il existe « quelque chose » de transcendant, de plus grand qu’eux et qu’il est possible d’entrer en relation avec lui.
Ce qui est spécifiquement chrétien, c’est de croire en Jésus-Christ. Et pas seulement de reconnaître en lui un maître ou un modèle, mais croire qu’il est Dieu fait homme. Jésus n’est donc pas seulement venu nous dire que Dieu existe, qu’il nous aime et nous attend dans la prière ; Jésus c’est Dieu lui-même qui vient au-devant de nous et nous prouve son amour en mourant pour nous sur la croix.
Et c’est là que les choses deviennent intéressantes car Jésus, il priait. Cela paraît anodin dit comme ça, mais prenez le temps d’y réfléchir : si Jésus est Dieu lui-même, à qui s’adresse-t-il quand il prie ?! Comment Dieu peut-il prier Dieu ? Est-ce que cela fait qu’il y a deux dieux ? Mais un Dieu source de tout, il ne peut y en avoir qu’un seul !
Et les choses se corsent encore ! Voilà que Jésus —nous l’avons entendu dans l’évangile— nous promet que le Père et lui nous enverront un troisième, l’Esprit, qui continuera en nous l’œuvre de Dieu. Mais qui peut faire l’œuvre de Dieu sinon Dieu lui-même !? Et voilà que le Dieu unique n’est pas seulement 2 mais 3 !
Notez que sous ses allures étonnantes cette affirmation d’un Dieu unique en 3 personnes pourrait bien cacher une image de Dieu plus belle et forte que celle qui hante notre imaginaire collectif. Plutôt qu’un vieillard solitaire perdu sur son nuage ou encore qu’une force sans visage qui remplirait l’univers tel un gaz, voici que nous est offert un Dieu qui est parfaite communion d’amour. En Jésus, Dieu se révèle assez personnel pour se faire l’un de nous et pourtant infiniment plus relationnel que nous ne le serons jamais.
En effet, ici-bas, quand l’amour est suffisamment vrai entre deux personnes, elles deviennent toujours plus unies, sans rien perdre de leurs spécificités. Ce paradoxe de l’amour qui unit sans se confondre, Dieu l’accomplit parfaitement. Il y ajoute même une dimension : 3 personnes qui de toute éternité s’aiment si parfaitement qu’elles ne sont qu’un et demeurent pourtant trois. L’aller-retour de l’amour humain —je t’aime, tu m’aimes— n’était donc une évocation lointaine de l’incroyable spirale d’amour qui fait que le Père, le Fils et l’Esprit ne sont qu’un seul Dieu.
Cela ne jette-il pas sur la première lecture que nous avons entendu une lumière nouvelle ? Les sages d’Israël à qui il avait déjà fallu du courage pour présenter Dieu et sa Sagesse éternelle comme deux personnes distinctes, ne se doutaient pas qu’ils évoquaient en même temps le Fils, Verbe de Dieu, et l’Esprit qui planait sur les eaux. Ils avaient cependant raison de présenter la relation de Dieu et de sa Sagesse comme une relation d’amour qui précède toute création et même qui en est l’origine. Car il est dans la nature de l’amour de donner la vie : l’univers tout entier est donc comme né de cette circulation d’amour du Père, du Fils et de l’Esprit.
Cet engendrement ne se limite d’ailleurs pas au tout début du monde : il se poursuit jusqu’à nous. Comme le fait remarquer saint Paul, par Jésus Christ nous sommes désormais ajustés à Dieu pour que l’Esprit puisse répandre en nos cœurs son amour. L’amour même qui surgit de la sainte Trinité veut habiter en nous et de nos cœurs déborder dans le monde : sommes-nous prêt à le laisser faire ?
En tout cas, nous autres chrétiens devrions être fiers de ce mystère qui est au cœur de notre foi. Belle fête de la Trinité à tous !
Cela suffit sans doute à avoir une vie spirituelle, mais cela n’a rien de spécifiquement chrétien. Affirmer que Dieu existe, voilà qui est commun à bien des religions ou systèmes philosophiques. La plupart des gens seraient même prêt à admettre qu’il existe « quelque chose » de transcendant, de plus grand qu’eux et qu’il est possible d’entrer en relation avec lui.
Ce qui est spécifiquement chrétien, c’est de croire en Jésus-Christ. Et pas seulement de reconnaître en lui un maître ou un modèle, mais croire qu’il est Dieu fait homme. Jésus n’est donc pas seulement venu nous dire que Dieu existe, qu’il nous aime et nous attend dans la prière ; Jésus c’est Dieu lui-même qui vient au-devant de nous et nous prouve son amour en mourant pour nous sur la croix.
Et c’est là que les choses deviennent intéressantes car Jésus, il priait. Cela paraît anodin dit comme ça, mais prenez le temps d’y réfléchir : si Jésus est Dieu lui-même, à qui s’adresse-t-il quand il prie ?! Comment Dieu peut-il prier Dieu ? Est-ce que cela fait qu’il y a deux dieux ? Mais un Dieu source de tout, il ne peut y en avoir qu’un seul !
Et les choses se corsent encore ! Voilà que Jésus —nous l’avons entendu dans l’évangile— nous promet que le Père et lui nous enverront un troisième, l’Esprit, qui continuera en nous l’œuvre de Dieu. Mais qui peut faire l’œuvre de Dieu sinon Dieu lui-même !? Et voilà que le Dieu unique n’est pas seulement 2 mais 3 !
Notez que sous ses allures étonnantes cette affirmation d’un Dieu unique en 3 personnes pourrait bien cacher une image de Dieu plus belle et forte que celle qui hante notre imaginaire collectif. Plutôt qu’un vieillard solitaire perdu sur son nuage ou encore qu’une force sans visage qui remplirait l’univers tel un gaz, voici que nous est offert un Dieu qui est parfaite communion d’amour. En Jésus, Dieu se révèle assez personnel pour se faire l’un de nous et pourtant infiniment plus relationnel que nous ne le serons jamais.
En effet, ici-bas, quand l’amour est suffisamment vrai entre deux personnes, elles deviennent toujours plus unies, sans rien perdre de leurs spécificités. Ce paradoxe de l’amour qui unit sans se confondre, Dieu l’accomplit parfaitement. Il y ajoute même une dimension : 3 personnes qui de toute éternité s’aiment si parfaitement qu’elles ne sont qu’un et demeurent pourtant trois. L’aller-retour de l’amour humain —je t’aime, tu m’aimes— n’était donc une évocation lointaine de l’incroyable spirale d’amour qui fait que le Père, le Fils et l’Esprit ne sont qu’un seul Dieu.
Cela ne jette-il pas sur la première lecture que nous avons entendu une lumière nouvelle ? Les sages d’Israël à qui il avait déjà fallu du courage pour présenter Dieu et sa Sagesse éternelle comme deux personnes distinctes, ne se doutaient pas qu’ils évoquaient en même temps le Fils, Verbe de Dieu, et l’Esprit qui planait sur les eaux. Ils avaient cependant raison de présenter la relation de Dieu et de sa Sagesse comme une relation d’amour qui précède toute création et même qui en est l’origine. Car il est dans la nature de l’amour de donner la vie : l’univers tout entier est donc comme né de cette circulation d’amour du Père, du Fils et de l’Esprit.
Cet engendrement ne se limite d’ailleurs pas au tout début du monde : il se poursuit jusqu’à nous. Comme le fait remarquer saint Paul, par Jésus Christ nous sommes désormais ajustés à Dieu pour que l’Esprit puisse répandre en nos cœurs son amour. L’amour même qui surgit de la sainte Trinité veut habiter en nous et de nos cœurs déborder dans le monde : sommes-nous prêt à le laisser faire ?
En tout cas, nous autres chrétiens devrions être fiers de ce mystère qui est au cœur de notre foi. Belle fête de la Trinité à tous !