« P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non… »
Quand on a comme moi des origines normandes, ou quand n’aime pas exprimer les choses d’une manière trop radicale, tranchée, de peur d’être simpliste, de manquer de nuance, et surtout de ne pas saisir la réalité dans toute sa complexité, certaines des paroles de Jésus prononcées dans le Sermon sur la Montagne peuvent heurter, déranger. C’est le cas du fameux : « Que votre oui soit oui, que votre non soit non » : oui, si c’est oui ; non, si c’est non. Plus littéralement encore, voici ce que Jésus nous dit ce matin : « Que votre parole soit : oui/OUI ; non/NON. Le surplus vient du Mauvais. »
En fait, Jésus ne s’en prend pas aux braves Normands, bien sûr, ni aux indécis, ni aux esprits un peu trop subtils. Il s’en prend à ceux qui, sans nécessairement faire de faux serments ou de parjures, abusent du Nom de Dieu en jurant par lui ou par n’importe quel autre élément de sa création. Ils s’imaginent ainsi donner plus de poids à leurs paroles, à leurs promesses, à leurs faits et gestes. Mais en réalité ils affaiblissent leur propre parole, en même temps qu’ils profanent la sainteté de Dieu, puisqu’ils l’utilisent à leurs fins, ils l’instrumentalisent. « Eh ! bien, moi, je vous dis de ne pas jurer du tout. »
En quoi cela nous concerne-t-il, frères et sœurs ? En quoi est-ce si important pour nous qui, je l’espère du moins, ne passons pas notre temps à invoquer le Nom de Dieu en vain, ni à jurer ? C’est important, c’est capital et cela nous concerne tous, car, à travers cette recommandation, Jésus nous révèle la force, la consistance, la grandeur, la valeur propres de la parole humaine. « Votre parole d’homme, de femme, a du poids, nous dit-il, elle compte, parce qu’elle-même vient de Dieu, de sa Parole à lui. C’est lui qui vous donne de pouvoir dire OUI ou de pouvoir dire NON. Alors, n’en rajoutez pas avec des serments extérieurs et souvent hypocrites. Que votre parole soit vraiment la vôtre : si c’est oui, qu’elle soit oui ; si c’est non, qu’elle soit non. »
Or Jésus nous révèle ainsi quelque chose de plus important encore. C’est que nous pouvons dire oui, mais que nous pouvons aussi, que nous devons parfois dire non. On se représente souvent les chrétiens comme des béni-oui-oui, des gens qui doivent dire oui à tout, tout accepter, au nom de l’obéissance, du dévouement, de l’humilité ou de la charité. Et nous-mêmes, frères et sœurs, pourrions facilement croire que le seul fait de dire non est le signe que nous ne sommes pas de bons chrétiens, de fidèles disciples de Jésus. Certes, le cœur de notre foi, c’est de dire OUI, AMEN à Dieu, à sa Vérité, à sa Parole, à sa Sagesse, à sa Volonté, à sa Bonté, à son Amour, comme Marie : « Qu’il me soit fait selon ta parole », et comme Jésus lui-même, l’Amen de Dieu par excellence, celui qui, par amour, dit OUI à son Père, jusqu’au bout, jusqu’à la Croix. Mais c’est justement ce OUI premier, fondamental, absolu à Dieu qui nous donne la liberté et le devoir de dire NON, non au mensonge, non à l’injustice, non à la violence, non à la turpitude, non à la perversion, non à l’intolérable !
« Que votre parole soit oui, si c’est oui, non, si c’est non. » Frères et sœurs, chers téléspectateurs du Jour du Seigneur, la liberté comme l’exigence du OUI et du NON sont remises par Dieu entre nos mains, et personne ne peut nous interdire d’exercer cette liberté, rien ne doit nous empêcher d’accomplir cette exigence, en l’appliquant d’abord à nous-mêmes, que nous soyons malades ou bien portants, jeunes ou plus âgés, laïcs, religieux ou prêtres. La netteté de mon OUI, la fermeté de mon NON sont une seule et même fidélité qui, de l’intérieur, règlera ma conduite pour que je ne devienne pas meurtrier de mon frère en donnant cours à ma colère, ni adultère dans mon cœur en faisant de mon regard et de mon désir des instruments de captation. Que le Dieu de justice et de miséricorde, le Dieu de la grâce, nous y aide ! AMEN.
La prière, c’est le point commun entre toutes les religions, mais en quoi consiste t-elle vraiment ?
Quand on a comme moi des origines normandes, ou quand n’aime pas exprimer les choses d’une manière trop radicale, tranchée, de peur d’être simpliste, de manquer de nuance, et surtout de ne pas saisir la réalité dans toute sa complexité, certaines des paroles de Jésus prononcées dans le Sermon sur la Montagne peuvent heurter, déranger. C’est le cas du fameux : « Que votre oui soit oui, que votre non soit non » : oui, si c’est oui ; non, si c’est non. Plus littéralement encore, voici ce que Jésus nous dit ce matin : « Que votre parole soit : oui/OUI ; non/NON. Le surplus vient du Mauvais. »
En fait, Jésus ne s’en prend pas aux braves Normands, bien sûr, ni aux indécis, ni aux esprits un peu trop subtils. Il s’en prend à ceux qui, sans nécessairement faire de faux serments ou de parjures, abusent du Nom de Dieu en jurant par lui ou par n’importe quel autre élément de sa création. Ils s’imaginent ainsi donner plus de poids à leurs paroles, à leurs promesses, à leurs faits et gestes. Mais en réalité ils affaiblissent leur propre parole, en même temps qu’ils profanent la sainteté de Dieu, puisqu’ils l’utilisent à leurs fins, ils l’instrumentalisent. « Eh ! bien, moi, je vous dis de ne pas jurer du tout. »
En quoi cela nous concerne-t-il, frères et sœurs ? En quoi est-ce si important pour nous qui, je l’espère du moins, ne passons pas notre temps à invoquer le Nom de Dieu en vain, ni à jurer ? C’est important, c’est capital et cela nous concerne tous, car, à travers cette recommandation, Jésus nous révèle la force, la consistance, la grandeur, la valeur propres de la parole humaine. « Votre parole d’homme, de femme, a du poids, nous dit-il, elle compte, parce qu’elle-même vient de Dieu, de sa Parole à lui. C’est lui qui vous donne de pouvoir dire OUI ou de pouvoir dire NON. Alors, n’en rajoutez pas avec des serments extérieurs et souvent hypocrites. Que votre parole soit vraiment la vôtre : si c’est oui, qu’elle soit oui ; si c’est non, qu’elle soit non. »
Or Jésus nous révèle ainsi quelque chose de plus important encore. C’est que nous pouvons dire oui, mais que nous pouvons aussi, que nous devons parfois dire non. On se représente souvent les chrétiens comme des béni-oui-oui, des gens qui doivent dire oui à tout, tout accepter, au nom de l’obéissance, du dévouement, de l’humilité ou de la charité. Et nous-mêmes, frères et sœurs, pourrions facilement croire que le seul fait de dire non est le signe que nous ne sommes pas de bons chrétiens, de fidèles disciples de Jésus. Certes, le cœur de notre foi, c’est de dire OUI, AMEN à Dieu, à sa Vérité, à sa Parole, à sa Sagesse, à sa Volonté, à sa Bonté, à son Amour, comme Marie : « Qu’il me soit fait selon ta parole », et comme Jésus lui-même, l’Amen de Dieu par excellence, celui qui, par amour, dit OUI à son Père, jusqu’au bout, jusqu’à la Croix. Mais c’est justement ce OUI premier, fondamental, absolu à Dieu qui nous donne la liberté et le devoir de dire NON, non au mensonge, non à l’injustice, non à la violence, non à la turpitude, non à la perversion, non à l’intolérable !
« Que votre parole soit oui, si c’est oui, non, si c’est non. » Frères et sœurs, chers téléspectateurs du Jour du Seigneur, la liberté comme l’exigence du OUI et du NON sont remises par Dieu entre nos mains, et personne ne peut nous interdire d’exercer cette liberté, rien ne doit nous empêcher d’accomplir cette exigence, en l’appliquant d’abord à nous-mêmes, que nous soyons malades ou bien portants, jeunes ou plus âgés, laïcs, religieux ou prêtres. La netteté de mon OUI, la fermeté de mon NON sont une seule et même fidélité qui, de l’intérieur, règlera ma conduite pour que je ne devienne pas meurtrier de mon frère en donnant cours à ma colère, ni adultère dans mon cœur en faisant de mon regard et de mon désir des instruments de captation. Que le Dieu de justice et de miséricorde, le Dieu de la grâce, nous y aide ! AMEN.
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