« Ce qui détruit le monde, c’est l’indifférence ! » chantait, avec sa voix inimitable, Gilbert Bécaud dans un de ses plus célèbres refrains. « Un homme marche, tombe, meurt dans la rue … Eh bien, personne ne l’a vu ! »
Une scène devenue tristement banale aujourd’hui, quand on préfère ne rien voir plutôt que perdre du temps en s’arrêtant. Que d’exemples récents de chauffards qui, après avoir renversé un piéton ou un cycliste, prennent la fuite, leur désir de ne pas s’attirer d ennuis prenant le pas sur l’attention à la victime !
Ainsi, dans l’histoire racontée par Jésus, le prêtre et le lévite passent leur chemin, alors qu’ils ont vu un homme agoniser dans le fossé. Oh ! ils avaient une bonne raison de ne pas s’arrêter. Car, dans la loi de Moïse, celui qui touche un mort ou un blessé devient impur. Alors, pour pouvoir assumer leur service, ils refusent de s’approcher du blessé. Oh Loi, quand tu nous tiens !
Et c’est un Samaritain, un étranger mal vu par le peuple juif car ne partageant pas la même religion, qui, lui, s’arrête. Et ce Samaritain, dont on ne connait pas le nom, prend soin de l’ homme blessé. Nul n’est témoin de la scène, si ce n’est cet aubergiste à qui il demande de prendre le relai, en lui donnant les moyens d’agir. Voilà une belle leçon de pédagogie, qui garde aujourd’hui toute sa pertinence dans les situations de crise que nous traversons: celui qui apporte l’aide d’urgence est invité à se soucier de la poursuite de l’accompagnement à plus long terme, même s’il est effectué par un autre que lui.
Et voici que Jésus se sert de cette parabole pour retourner la question que lui posait le docteur de la loi. « Qui est mon prochain ? » interrogeait-il. Dans la société du temps de Jésus, le mot « prochain » désignait d’ordinaire celui qui était proche, le voisin. On considérait alors que l’aide apportée devait en premier être destinée à celui qui appartient au même groupe social que soi. Jésus transforme le questionnement « Lequel a été le prochain de l’homme blessé ? » Il ne nous invite pas à nous demander qui est proche de nous, mais il nous invite à nous faire proche de l’autre.
Comme le dit le pape François dans son encyclique « Fratelli tutti », il s’agit, pour le disciple du Christ, « de savoir se rendre présent aux côtés de celui qui a besoin d’aide, sans se soucier de savoir s’il fait ou non partie du même monde d’appartenance. » La grande différence entre la fraternité et l’amitié, c’est qu’on choisit ses amis, mais qu’on ne choisit pas ses frères ! Dans l’histoire qu’il nous raconte, c’est le Samaritain qui s’est fait proche du juif blessé. Et la conclusion de Jésus sonne comme une requête : « Va, et toi aussi fais de même ! » Autrement dit, il nous exhorte à laisser de côté toutes nos différences, et face à la souffrance, à devenir proche de toute personne.
S’il est une sainte qui a compris à 100% ce message, n’est-ce pas Jeanne Jugan, native de Cancale où nous nous trouvons aujourd’hui, qui, au début de l’hiver 1833, recueillit une vieille femme aveugle et infirme, à qui elle donna son lit, elle-même s’installant au grenier. Et, dans les mois qui suivirent, des jeunes femmes la rejoignirent pour l’assister dans cette tâche, les personnes accueillies étant de plus en plus nombreuses.
Comme le disait si bien l’abbé Pierre, « le partage fondamental de l’humanité n’est pas entre les «croyants» et les «incroyants», mais entre les «suffisants» et les «communiants», entre ceux qui se détournent devant la souffrance des autres et ceux qui acceptent de la partager. Et bien des «croyants» sont des «suffisants», et bien des «incroyants» sont des « communiants » ! »
À l’heure de l’été, puissions-nous être attentifs à tous ces inconnus qu’il nous sera donné de croiser sur nos routes de vacances, nous souvenant du conseil donné par Jésus « Va, et toi aussi fais de même ! » Alors, je conclurai par les mots de Moïse que nous avons entendus « Elle n’est pas au-delà des mers, … Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique !
Une scène devenue tristement banale aujourd’hui, quand on préfère ne rien voir plutôt que perdre du temps en s’arrêtant. Que d’exemples récents de chauffards qui, après avoir renversé un piéton ou un cycliste, prennent la fuite, leur désir de ne pas s’attirer d ennuis prenant le pas sur l’attention à la victime !
Ainsi, dans l’histoire racontée par Jésus, le prêtre et le lévite passent leur chemin, alors qu’ils ont vu un homme agoniser dans le fossé. Oh ! ils avaient une bonne raison de ne pas s’arrêter. Car, dans la loi de Moïse, celui qui touche un mort ou un blessé devient impur. Alors, pour pouvoir assumer leur service, ils refusent de s’approcher du blessé. Oh Loi, quand tu nous tiens !
Et c’est un Samaritain, un étranger mal vu par le peuple juif car ne partageant pas la même religion, qui, lui, s’arrête. Et ce Samaritain, dont on ne connait pas le nom, prend soin de l’ homme blessé. Nul n’est témoin de la scène, si ce n’est cet aubergiste à qui il demande de prendre le relai, en lui donnant les moyens d’agir. Voilà une belle leçon de pédagogie, qui garde aujourd’hui toute sa pertinence dans les situations de crise que nous traversons: celui qui apporte l’aide d’urgence est invité à se soucier de la poursuite de l’accompagnement à plus long terme, même s’il est effectué par un autre que lui.
Et voici que Jésus se sert de cette parabole pour retourner la question que lui posait le docteur de la loi. « Qui est mon prochain ? » interrogeait-il. Dans la société du temps de Jésus, le mot « prochain » désignait d’ordinaire celui qui était proche, le voisin. On considérait alors que l’aide apportée devait en premier être destinée à celui qui appartient au même groupe social que soi. Jésus transforme le questionnement « Lequel a été le prochain de l’homme blessé ? » Il ne nous invite pas à nous demander qui est proche de nous, mais il nous invite à nous faire proche de l’autre.
Comme le dit le pape François dans son encyclique « Fratelli tutti », il s’agit, pour le disciple du Christ, « de savoir se rendre présent aux côtés de celui qui a besoin d’aide, sans se soucier de savoir s’il fait ou non partie du même monde d’appartenance. » La grande différence entre la fraternité et l’amitié, c’est qu’on choisit ses amis, mais qu’on ne choisit pas ses frères ! Dans l’histoire qu’il nous raconte, c’est le Samaritain qui s’est fait proche du juif blessé. Et la conclusion de Jésus sonne comme une requête : « Va, et toi aussi fais de même ! » Autrement dit, il nous exhorte à laisser de côté toutes nos différences, et face à la souffrance, à devenir proche de toute personne.
S’il est une sainte qui a compris à 100% ce message, n’est-ce pas Jeanne Jugan, native de Cancale où nous nous trouvons aujourd’hui, qui, au début de l’hiver 1833, recueillit une vieille femme aveugle et infirme, à qui elle donna son lit, elle-même s’installant au grenier. Et, dans les mois qui suivirent, des jeunes femmes la rejoignirent pour l’assister dans cette tâche, les personnes accueillies étant de plus en plus nombreuses.
Comme le disait si bien l’abbé Pierre, « le partage fondamental de l’humanité n’est pas entre les «croyants» et les «incroyants», mais entre les «suffisants» et les «communiants», entre ceux qui se détournent devant la souffrance des autres et ceux qui acceptent de la partager. Et bien des «croyants» sont des «suffisants», et bien des «incroyants» sont des « communiants » ! »
À l’heure de l’été, puissions-nous être attentifs à tous ces inconnus qu’il nous sera donné de croiser sur nos routes de vacances, nous souvenant du conseil donné par Jésus « Va, et toi aussi fais de même ! » Alors, je conclurai par les mots de Moïse que nous avons entendus « Elle n’est pas au-delà des mers, … Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique !