Dimanche dernier, nous l’avons suivi dans la synagogue. Nous avons appris que son enseignement est étonnant, nouveau, non pas comme celui des scribes. En effet, Jésus ne prêche pas, il agit : il guérit un homme possédé par un esprit impur.
Aujourd’hui nous le suivons à la sortie de cette synagogue. Il vient à la maison, c’est-à-dire chez Pierre, c’est là qu’il se retrouve, depuis qu’il est à Capharnaüm.
La belle-mère est fiévreuse ? Jésus la remet sur ses pieds. Tout simplement.
Puis dans l’après midi, ce sont tous les malades de la ville qui viennent à sa rencontre. Il les guérit et chasse les esprits mauvais.
Où trouve-t-il cette puissance, cette force ? Dans la prière ! Il prend du temps avec son Père. C’est pourquoi, tôt le matin, il se retire, pour prier. C’est l’heure essentielle, Tout en dépend. Jésus n’est pas à son compte. Il est venu faire la volonté de Dieu.
Or la volonté de Dieu, c’est de guérir les malades, d’apaiser les malheureux, de rendre espoir aux déprimés. C’est cela, le Royaume, la bonne nouvelle annoncée aux pauvres.
Dieu, tel que Jésus nous en parle, ne fait pas de discours. Il guérit. Il répond au cri de ceux qui, comme Job, n’en peuvent plus et se plaignent : " Vraiment, la vie de l’homme sur terre est une corvée !"
Jean-Paul II, le dit bien : "Deux gestes caractérisent la mission de Jésus: guérir et pardonner.
Ses nombreuses guérisons montrent sa grande compassion
Elles signifient qu’il n’y aura plus, dans le Royaume, ni maladies ni souffrances et que, dès le début, la mission tend à libérer les personnes de leurs maux.
En guérissant, Jésus invite à la foi, à la conversion et au désir du pardon"
En octobre dernier, l’Eglise de France avait invité 18 évêques étrangers à nous parler de la mission. Après avoir parcouru 43 diocèses, ils ont partagé leurs impressions avec des évêques de France. Mgr Fernando, du Sri Lanka, nous posa cette question : Dans un pays où il y a 11 000 suicides par an, en particulier parmi les jeunes. N’y a-t-il pas besoin que vos services d’Eglise offrent de l’écoute et un accompagnement spirituel au niveau même de la paroisse ?Pour que toutes les personnes qui souffrent sentent que Dieu s’intéresse à leurs difficultés qu’il les écoute. "
En effet, aujourd’hui, chez nous, nombreux sont les enfants et les grandes personnes isolés, malades, enfermés dans leurs problèmes, dont le coeur est lourd, qui se sentent coupables, rejetés, jugés.
Où se trouve-t-il donc, le ministère de guérison qu’elles sont en droit d’attendre de l’Eglise ?
Je l’ai rencontré souvent, et je suis heureux d’en être ici le témoin. Il y a deux semaines, j’ai prêché une récollection à l’abbaye d’Andecy, tenue par la communauté nouvelle du Verbe de Vie.
Là, pendant quarante huit heures, j’ai vu la guérison que Dieu opère dans le coeur des personnes marquées par les abus dès leur enfance, brisées par le divorce, les haines, les handicaps de toutes sortes, enfermées dans leurs histoires de péché. J’ai vu pendant des heures, couler des larmes de libération.
Alors, je me suis souvenu des miracles quotidiens qui s’opèrent à Lourdes, et dans tant de lieux de pèlerinage, de monastères, de foyers de charité et de communautés paroissiales. La France est riche de ces lieux d’Eglise où la guérison du corps et du coeur est offerte. D’abord j’en remercie le Seigneur.
Ensuite je voudrais dire à toutes celles et tous ceux qui m’écoutent et qui souffrent : Notre Dieu est un Dieu qui donne la vie, qui rend espoir. Son Royaume est pour vous ! Alors, n’ayez pas peur : sortez, allez vers les lieux où les chrétiens vous attendent. A l’époque de Jésus, les malades lui étaient apportés, sur leurs civières, et ils le suppliaient : " Prends pitié de moi, Fils de David ". Alors vous aussi, allez à la rencontre du Christ. Il est là, dans ces communautés vivantes.
Enfin je voudrais dire à chacune de nos communautés paroissiales : ne faut-il pas prendre au sérieux la demande de l’évêque du Sri Lanka ? Ne faut-il pas croire que Jésus aujourd’hui, comme hier, vient pour guérir et pardonner ? Ne faut-il pas que chaque paroisse vive à plein ce ministère de l’accueil des personnes seules ou malades, ministère de l’écoute spirituelle ? Ne faut-il pas que des personnes se forment pour cela ? Ne faut-il pas inviter plus explicitement au pèlerinage, aux retraites, aux récollections, aux rencontres de partage aux prières de guérison ? Ne faut-il pas mieux relayer l’information sur les lieux où la compassion du Christ est partagée à tous ? Si aucun d’entre nous ne peut tout faire, personne ne doit se sentir incapable de renseigner, d’orienter, de mettre en lien
En agissant ainsi, nous accomplirons la demande du Maître : "en toute ville où vous entrez et où l’on vous accueille guérissez les malades et dites aux gens: Le Royaume de Dieu est tout proche de vous" (Lc 10,8-9).
Références bibliques :
Référence des chants :