Frères et sœurs bien aimés,
La Parole de ce jour met trois leçons dans mon cœur
Jérémie, nous venons de l’entendre, nous appelle à pousser des cris de joie et à implorer « Seigneur, sauve ton peuple ! » et il nous assure que Dieu est en train de répondre et de conduire son peuple vers les cours d’eau vive, car il est un Père pour nous et nous sommes ses enfants bien aimés.
Et voilà que l’Evangile atteste que Jésus accomplit précisément cela ! passant par Jéricho, il entend le cri de l’aveugle Bartimée. Prenant ses disciples à contre-pied, il exige qu’on fasse venir l’aveugle, lui demande ce qu’il souhaite, et le renvoie guéri en lui affirmant : va, ta foi t’a sauvé ». L’homme était en dehors de la course, sur le bord du chemin : Jésus le remet dans la vie et le mouvement, avec lui ! Jésus sauve !
Toi non plus, n’aie pas peur de crier vers Jésus !
Oui, j’ai envie de vous dire à toi qui m’écoutes, dans cette église ou grâce à la télévision : si tu vas mal, si tu souffres, si tu es angoissé ou déprimé, donne-toi à Jésus ! accorde-lui ta confiance et parle-lui simplement, avec tes mots. Il est venu pour cela. Il s’arrêtera devant ta maison ou devant ton lit ! Tu me diras peut-être : « cela fait longtemps que je l’appelle, que je demande la guérison, mais je ne vois rien venir ! » Et je vais te répondre que c’est vrai, Jésus ne guérit pas toujours physiquement. Il n’est pas une carte vitale. si c’est sa volonté que tu l’accompagnes, toi, sur le chemin de croix par lequel il nous a obtenu le pardon et la paix, alors il touchera ton cœur, il apaisera ton esprit. Il t’accordera la paix. Prie-le comme lui-même priait son Père : « si c’est possible, que ce calice s’éloigne de moi. Mais non pas ta volonté, mais la tienne ! »
Proclamer que Jésus sauve, c’est notre seule mission
Octobre, c’est le mois de la Mission ! Notre offrande doit aider la mission universelle, mais nous tous, les disciples du Christ, nous avons à être des missionnaires joyeux de son pardon et de sa guérison, du salut et de la joie qu’il apporte. Et notre seul message doit être : « Jésus est le Sauveur, il m’a sauvé, donne-lui ton cœur ! ». La mission ne consiste pas d’abord à de faire rentrer les gens dans l’Eglise, mais à les conduire vers Jésus. Es-tu capable de dire de quoi Jésus t’a sauvé, en quoi il a changé ta vie ? Pierre pouvait le dire, Paul pouvait le dire, l’aveugle né pouvait le dire… mais moi, mais toi ?
Arrêtons de ressembler, au contraire, à ces gens qui suivaient Jésus, mais qui rabrouaient l’aveugle Bartimée pour le faire taire, sous prétexte de protéger le maître ! trop souvent, nous présentons une image de Jésus qui n’est pas celle de l’Evangile. Arrêtons d’apparaître comme des douaniers, rapides à juger les autres, lents à les accueillir et encore plus à les écouter ! Prêtons l’oreille au cri des pauvres, des malades, des pécheurs et des divorcés ! Qu’est-ce que c’est que cette Eglise où on reste les uns derrière les autres sans vraiment se donner à une vie fraternelle ? Que-ce que c’est que cette église où on sort de la messe l’air aussi triste qu’à l’arrivée, soucieux de ne pas même regarder ceux qui implorent, dehors, un sourire, un geste, et de temps en temps un piécette ?
Quoi ? tu peux prier Jésus, marcher à ses côtés et dire à un autre « Tais-toi ! ». Non, tu ne le peux pas ! Mais si un jour tu l’as fait, demande pardon à ton tour, et Dieu te sourira de nouveau.
Quoi ? Tu peux prier Jésus, aller à la messe tous les dimanches, mais tu ne peux pas dire en quoi ta vie est différente – plus confiante, plus chaleureuse, plus aimante – à cause de lui ? Saint Paul VI, canonisé il y a quinze jours, disait « Le monde contemporain préfère écouter les témoins que les maîtres. Et quand il écoute les maitres, c’st parce que ce sont aussi des témoins ! » Demandons ensemble à l’aveugle Bartimée de nous aider à devenir de vrais témoins, et partant, des disciples missionnaires. Demandons à Notre Dame de pouvoir dire avec elle : « Le Seigneur a fait pour moi des merveilles, il m’a sauvé du mal et de la peur, saint est son nom !