Bien des personnes se posent des questions quant au lien entre religion et violence. Les religions génèrent-elles de la violence ? « Oui, parfois. Il faut bien le reconnaître. Et même encore de nos jours. »
Il est terrible de constater que de nombreuses fois dans l’histoire, la religion a généré de la violence.
Quel contraste dans l’Evangile d’aujourd’hui ! Jésus nous dit : « Heureux les artisans de paix. »
Le Sermon sur la Montagne —et plus largement les écritures— invitent les hommes à vivre ensemble, harmonieusement. Les autres religions aussi visent la paix et prêchent l’amour du prochain.
La religion est donc ambivalente : d’une part, elle peut appeler à la violence; d’autre part, elle peut promouvoir une culture de la non-violence.
Et il faut reconnaître que la foi en Dieu réalise cette paix et apporte réconciliation.
Ensuite, beaucoup d’événements vous ont peut-être profondément choqués. Les attentats terroristes, et qui accroissent les tensions.
Par ailleurs, nous savons que la paix ne peut se réaliser sans justice.
Les rapports entre les pays riches et les pays pauvres doivent également être pris en compte.
Il est incroyable qu’un seul quart de la population détienne les trois quarts des richesses sur terre !
Est-il raisonnable —par exemple— que d’importantes sommes d’argent soient déboursées dans le monde du sport – donnant ainsi l’impression que « du pain et des jeux » sont les choses les plus importantes d’une vie humaine ?
Alors que tant d’autres n’ont pas assez pour rencontrer les dépenses nécessaires et mener une vie conforme à la dignité humaine.
La religion est-elle vraiment un danger pour une coexistence pacifique ?
Cette question nous invite à un examen de conscience !
Autrefois, les chrétiens partaient en guerre au nom de Dieu. Raison supplémentaire pour être humble et reconnaître qu’il s’agissait d’abus, et pour de faire confiance à la miséricorde divine.
Quelle attitude pouvons-nous avoir aujourd’hui ?
Les rapports entre chrétiens et personnes de confessions différentes sont parfois bien difficiles. Cependant, notre Dieu est un Dieu de paix et réconciliation !
Notre ville d’Ypres est une icône endommagée. Elle nous rappelle l’horreur des violences de la guerre, dans laquelle des milliers de vies ont été sacrifiés. Qui peut comprendre les atrocités que ces personnes ont subies ? Le Front de l’Yser, les nombreux cimetières dans le saillant d’Ypres nous disent : « Plus jamais de guerre ! »
Nous continuons à commémorer cette tragédie qui a ravagé nos régions, il n’y a pas si longtemps. Nous ne voulons pas oublier les noms de ceux qui ont été tués au combat.
Même un être humain qui a tout perdu – sa famille, ses propriétés, ses titres, son argent et ses vêtements – garde toujours son propre nom.
La Porte de Ménin et les nombreux cimetières le reflètent de façon tellement juste: « Ils ont laissé ce jour-là leur vie pour nous donner un avenir. »
La piété avec laquelle des visiteurs du monde entier commémorent ici les victimes de la Première Guerre Mondiale renforce notre mission comme ville de paix. «Heureux les artisans de paix». Voilà une mission concrète pour chacun d’entre nous!
Que pouvons-nous faire ? Il me semble que nous avons trois missions à réaliser.
La mission principale est celle de l’approfondissement de notre foi en Dieu. Les nombreuses demandes posées par notre société doivent être éclairées par l’Evangile.
Jésus nous apprend que Dieu est un père qui soutient toute vie. Chaque homme et chaque femme, chaque enfant est l’image de Dieu et est aimé par Lui. Chaque être humain, quelle que soit son origine, sa culture ou religion, est une œuvre créatrice de Dieu lui-même.
La deuxième mission consiste à lutter pour la paix, à chercher d’obtenir la tendresse dans nos cœurs. Dieu n’envoie pas de chars de combat pour résoudre les problèmes dans le monde. Il a choisi d’agir par l’homme.
Dieu touche l’homme et le transforme. Ceux qui procurent la paix sont indispensables pour le lancement d’un processus de paix ! La paix est une attitude fondamentale que nous avons à apprendre, qui doit être visible dans nos rapports aux autres, dans notre propre entourage.
Enfin, jamais nous pouvons nous passer de prier. Á plusieurs reprises lors de l’ eucharistie, nous prions pour la paix.
Mais c’est aussi dans notre prière personnelle qu’il nous faut prendre le temps pour cela. En tant qu’homme de prière, Jésus est allé à la rencontre des gens avec une attitude paisible et chaleureuse. Nous devons essayer d’agir comme lui, tous les jours. Pour que Dieu écoute nos prières et qu’elles ne soient pas vaines.
Ces trois missions, mes amis, me semblent réalisables. Nous pouvons les envisager en ce mois de novembre, durant cette commémoration.
Prions que la mise en œuvre de ces missions puisse aboutir à un dialogue de paix, partout dans le monde et proche de nous. L’homme ne trouvera pas la paix à moins qu’il ne maintienne le dialogue !
Je vous souhaite une belle fête de Toussaint, fête de tous les saints, de cette multitude qui nous a précédé au Royaume de la paix, auprès du Seigneur. Amen.
Références bibliques : Ap. 7, 2-4.9-14 ; PS; 23 ; 1 Jn. 3, 1-3 ; Mt. 5, 1-12a
Référence des chants :