« Moi, je suis la vraie vigne, mon Père le vrai vigneron et vous, vous êtes les sarments. » Voilà une image qui parlait aux disciples de Jésus.

En effet, ceux-ci connaissaient bien cette image biblique de la vigne, puisqu’elle est mentionnée plus de 100 fois dans l’Ancien Testament et notamment par le prophète Isaïe. Et Jésus lui donne un sens : la vigne, c’était Israël, le peuple de Dieu. Et voici qu’il affirme d’une manière étonnante : « Moi, je suis la vraie vigne. »

Nous, en France, nous connaissons bien la vigne puisque notre pays est le symbole du vin de qualité. La Champagne, la Bourgogne et Bordeaux, sont légitimement fiers de leur cru, sans oublier que l’Île-de-France avait de nombreuses vignes, et je mentionnerai simplement la ville d’Argenteuil, avec ses 1000 hectares de vigne jusqu’au 19e siècle.

Et, nous chrétiens, nous savons que le vin est indispensable à la célébration de l’eucharistie. De plus, nous disons à l’offertoire : « C’est toi, Seigneur, qui nous donne ce vin, fruit de la vigne et du travail des hommes, il deviendra le vin du Royaume éternel. »

Mais, par cette belle image de la vigne intrinsèquement unie à ses sarments, Jésus veut nous dire l’amour divin et nous conduire à une communion plus profonde avec lui et en lui : « Demeurez en moi, comme moi en vous, celui qui demeure en moi, celui-là donne beaucoup de fruit ».

Et dans ce même Évangile, il nous dit comment demeurer en lui par ce commandement nouveau : « Aimez-vous, comme je vous ai aimés. » Demeurer en Jésus, aimer comme il a aimé, c’est-à-dire jusqu’à mourir pour nous donner la joie et la vie éternelle.

Comme je le disais il y a un instant, la fierté de notre pays, ce sont ses vignobles, mais aussi son manteau de cathédrales et d’églises, et plus encore ces « pierres vivantes » de notre Église avec tous nos saints de France : depuis saint Irénée, le grand évêque de Lyon au 2e siècle, jusqu’aux saints quasi contemporains, Frédéric Ozanam, fondateur de la Société Saint-Vincent-de-Paul, et Jeanne Jugan, fondatrice des Petites sœurs des pauvres au 19e siècle, ou encore Bernadette de Lourdes, en mentionnant aussi saint Louis, roi de France au 13e siècle ou Jeanne d’Arc, au 15e siècle, dont nous célébrons en cette année le 6e centenaire de sa naissance. Leur vie est comme une illustration de l’Évangile.

Or, les saints ont demeuré dans le Christ, notamment par la prière, l’eucharistie et la charité. Ils ont aimé. Et nous tous, appelés à la sainteté, comme eux, nous pouvons aimer en demeurant dans le Christ.

Chers amis, vous qui vous unissez à notre messe, regardez les visages de ces chrétiens rassemblés en cette église. Comme au temps de Paul et des Apôtres dont nous parlait la première lecture, l’Église vit, se développe, ici, dans cette ville, comme dans tout le diocèse de Pontoise et dans tous les diocèses. Comme pasteur de l’Église catholique en Val-d’Oise, chaque jour, spécialement lors des visites pastorales, je suis le témoin émerveillé de cette vitalité et même, de cette sainteté, car ceux qui demeurent dans le Christ et qui vivent de l’Évangile sont nombreux. Et ils vivent cela simplement, humblement. Les Actes des Apôtres nous le disent : « L’Église était en paix, se construisait et avançait, et elle se multipliait avec l’assistance de l’Esprit Saint. »

Comme au début de l’Église, notre Église se multiplie notamment par les baptêmes d’adultes et d’adolescents. Nous en rendons grâces à Dieu et nous entendons saint Jean nous dire : « Nous reconnaissons qu’il demeure en nous, puisqu’il nous a donné son Esprit. » Amen.

Références bibliques : Ac 9, 26-31 ; Ps. 117 ; 1 Jn 3, 18-24 ; Jn 15, 1-8

Référence des chants :

 

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