Ceci est une histoire vraie. Une jeune maman avait une grande dévotion envers l’eucharistie. Un jour, en rentrant du marché avec sa petite fille de six ans, elle entre dans l’Église et se met à prier longuement devant le tabernacle. Cinq minutes. Dix minutes. Un quart d’heure. La petite fille commence à trouver le temps long. Fixant la petite lampe rouge allumée à côté du tabernacle, elle tire sa mère par la manche et lui dit : « Dis maman, quand est ce que la lampe va passer au vert pour qu’on rentre à la maison ? »
Aujourd’hui, dans le monde entier, nous célébrons la fête de l’eucharistie. Après la messe, beaucoup de paroisses organisent des processions, des reposoirs, des temps d’adoration. Commençons par nous demander pourquoi la messe demeure au cours des siècles la prière la plus importante ? Puis, nous chercherons à comprendre le lien entre la messe et l’adoration.
Commençons par considérer l’importance de la messe.
Nous avons entendu, dans l’évangile, le discours sur le Pain de vie que Jésus a prononcé dans la synagogue de Capharnaüm. Ce discours a scandalisé beaucoup de ses disciples qui ont cessé de le suivre. Bien qu’ils soient restés, je ne suis pas sûr que les apôtres aient compris ce qu’était « ce pain qui est la chair de Jésus donnée pour que le monde ait la vie ».
Quelques mois plus tard, le soir du Jeudi saint, Jésus prend le pain en disant : « Ceci est mon corps, livré pour vous. » Là encore, les apôtres n’ont certainement pas compris le sens de ces paroles. Ce n’est que le lendemain, au pied de la croix, que tout va s’éclairer : Ce corps, livré pour nous, c’est Jésus qui se donne sur la croix par amour pour nous sauver et qui nous remet l’Esprit Saint ! Chaque messe nous met donc en relation avec l’évènement de la Sainte cène, et avec la mort et Résurrection du Christ, chaque messe est une mini-Pentecôte. C’est pour cela qu’au moment de la consécration, le prêtre présente ses deux mains sur les offrandes qui s’unissent pour prendre la forme d’une colombe. Cela signifie qu’à ce moment précis, l’Esprit descend sur le pain et le vin, et ensuite sur toute l’assemblée. Lorsque le Prêtre dit : « Ceci est mon corps, livré pour vous », à ce moment précis, le pain n’est plus du pain, c’est Jésus ressuscité qui est là devant nous sous l’apparence du pain. Et nous sommes, nous aussi, présents devant lui comme l’étaient Jean et Marie au pied de la croix, quel mystère ! Voilà pourquoi la messe est la prière la plus grande de l’Église, elle réactualise la mort et la résurrection de Jésus, et le don de son Esprit. Elle nous met en sa présence d’une manière mystérieuse mais bien réelle !
Venons-en à notre second point : Pourquoi l’adorer ? Le culte de l’adoration eucharistique s’est développé au fur et à mesure de la prise de conscience de la présence réelle de Jésus dans l’eucharistie. Lors de la consécration, l’hostie est élevée en silence pour que le peuple accueille cette mystérieuse présence. Puis, après la communion, des hosties sont conservées dans le tabernacle pour les porter aux malades. Jésus y est donc réellement présent. C’est pourquoi tant de personnes, comme cette brave maman, viennent se recueillir devant le tabernacle. On peut bien sûr prier n’importe où, mais là, il y a un mode de présence qu’on ne trouve pas ailleurs !
Petit à petit, la tradition liturgique a pris l’habitude d’exposer l’hostie dans un ostensoir pour prolonger le regard contemplatif de la consécration. Nous regardons Jésus dans l’hostie avec nos yeux de foi, lui nous regarde avec ses vrais yeux de Ressuscité ! Pour conclure, nous pouvons constater que la messe et l’adoration sont intimement liées : plus on adore le Saint-Sacrement, mieux on vit la messe et mieux on vit la messe, plus on a envie de l’adorer !
Alors, en cette messe, regardons amoureusement l’hostie au moment de la consécration et que ce regard d’amour nous pousse à venir plus souvent l’adorer !
Références bibliques : Dt 8, 2-3.14b-16a ; Ps 147 ; 1 Co 10, 16-17 ; Jn 6, 51-58
Référence des chants : Liste des chants de la messe à Spicheren 22 juin 2014