Isaïe prophétise pour ses compatriotes en captivité : « Est-ce qu’une femme peut oublier son petit enfant, ne pas chérir le fils de ses entrailles ? Même si elle pouvait l’oublier, moi je ne t’oublierai pas. » Ainsi, l’amour de Dieu surpasse tout autre amour, même l’amour maternel. Rien que cela nous suffit pour se sentir invités à contempler toujours davantage notre Dieu qui est Amour.
Si nous pouvions filmer l’action de Dieu, nous verrions l’Esprit Saint inviter les fidèles à venir à la messe, partout dans le monde, chaque dimanche ! Bien dommage que de tels reportages soient si rares.
Vous tous aussi, frères et sœurs, qui êtes cloués au lit, livrés à la solitude, dont les forces sont limitées pour répondre à cette invitation de l’Esprit Saint, grâce à la télévision, vous pouvez vous aussi recevoir cet oracle du Seigneur : « Moi, je ne t’ai pas oublié, je ne t’oublierai jamais. » Ainsi, le Seigneur rend visite à chacun de nous. Il parle à chacun en particulier.
N’est-ce pas le sens le plus profond de la religion ? Saint Augustin nous propose une explication étymologique de la « religion ». Le mot « religion » est composé de deux mots latins : « re-eligere » qui veut dire : « choisir encore une fois », « choisir de nouveau », oui, décider librement de maintenir le dialogue avec le Dieu-Amour. Saint Augustin savait que l’homme n’est jamais l’esclave de Dieu ! L’homme est son partenaire, partenaire libre ! De plus, l`homme, grâce au baptême, devient son enfant bien-aimé ! Et Dieu ne cesse de lui répéter : « Moi, je ne t’oublierai pas ! »
Quelle peut être notre libre attitude face à un tel amour de Dieu ? Le roi David, dans le psaume 61, donne sa réponse : « Je n’ai de repos qu’en Dieu seul, mon salut vient de lui !… Je suis inébranlable… chez Dieu mon refuge, mon rocher imprenable ». Fort d’une telle prise de position, David nous exhorte : « Comptez sur lui en tout temps. Devant lui épanchez votre cœur ! »
Ancrés ainsi en Dieu, nous pouvons goûter la liberté personnelle au-delà de toute imagination. Saint Paul nous fournit son témoignage personnel : « Je me soucie fort peu de votre jugement sur moi ou de celui que prononceraient les hommes… ma conscience ne me reproche rien… mon juge c’est le Seigneur… Il fera paraître les intentions secrètes. » N’est-ce pas ainsi que les chrétiens d’Irak, d’Egypte ou du Pakistan restent inébranlables devant les persécuteurs ? Nous, Polonais, en gardons un souvenir qui n’est pas tellement lointain. Nous pouvons aussi livrer le témoignage concret de la véracité de l’engagement de notre Dieu : « Je ne t’oublierai pas ! » Les 175 années de la Mission catholique polonaise en France en constituent également une preuve convaincante. Notre Dieu nous a toujours soutenus d’une façon efficace, par l’intermédiaire de la Fille aînée de l’Eglise.
L’amour de Dieu tout-puissant fait jaillir en nous une liberté personnelle plus forte que la mort ! Cette liberté nous est nécessaire plus que jamais, aujourd’hui, quand beaucoup s’en prennent à l’Eglise, aux chrétiens, à la foi catholique, à l’Église, d’une manière cruelle et souvent tendancieuse, même en Occident.
Quelques jours avant sa mort, Jean Paul II a dit qu’être chrétien veut dire mettre nos pas dans les pas de Jésus, aussi bien sur le Mont Tabor, que sur le Golgotha. Et se consolait du fait que la distance entre le Golgotha et la Résurrection est très courte. « Moi, je ne t’oublie pas. »
Références bibliques : Is 49, 14-15 ; Ps. 61 ; 1 Co 4, 1-5 ; Mt 6, 24-34
Référence des chants :