La personne de Jésus ne laisse personne indifférent ! Déjà de son temps, on s’est dressé les uns contre les autres à son sujet. Il a été victime de cette division à cause de celui qu’il disait être, à cause de sa liberté intérieure et à cause de ses choix de vie. C’était du feu ! Ses adversaires ont voulu l’éteindre en le faisant taire, en le livrant à la mort d’où personne ne revient !
Mais à ce moment précis, il a accompli son baptême, il a triomphé pour nous tous de la mort, de la haine, du désespoir ! Et il a répandu sur la première communauté chrétienne le feu de son Esprit, celui de Pentecôte, qui vient brûler en nous ce qui est soumis au péché et qui vient renouveler nos manières de penser, nos manières de vivre personnelles ou collectives. Nous aussi, disciples de Jésus, nous pouvons expérimenter la division, connaître l’opposition à cause de notre suite du Christ jusque dans nos familles ou notre environnement et jusque dans la société dans laquelle nous vivons. Les débats de société en sont un permanent témoignage.
Ce feu de Dieu vient faire son œuvre en nous, en éclairant notre intelligence des choses pour nous faire percevoir l’incompatibilité de certains choix avec la suite du Christ. Ce feu de Dieu peut conduire à connaître persécution ou opposition. Certains de nos frères chrétiens le savent bien dans des contextes difficiles. Mais plus près de nous, le choix de consacrer sa vie à Dieu dans la vie religieuse ou la prêtrise peut parfois entraîner épreuve, division ou rupture avec ses très proches, au sein de nos familles ! Oui, l’expérience du Christ peut conduire jusque-là !
Nous savons bien que Christ n’est pas venu pour apporter la division ! Nous n’avons pas oublié qu’à Noël il est appelé « Prince de la paix ». Et tout à l’heure, dans la prière qui suit le « Notre Père », nous l’entendrons nous dire : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. »
Alors, comment entendre tout cela ? Notre expérience nous y aide. En nous, en tout homme, dans notre monde, le péché fait son œuvre. Et lorsqu’on redonne sa place à Dieu dans la vie personnelle, puis dans la vie en société, quand on laisse la Parole de Dieu, le feu de l’Esprit, nous pénétrer, alors, oui, il vient brûler ce qui conduit à la mort, ce qui détruit. Il fait naître à une vie nouvelle. L’extrait de la lettre aux Hébreux entendu tout à l’heure nous disait : « Débarrassons-nous de tout ce qui nous alourdit et d’abord du péché qui nous entrave si bien ; courrons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus qui est à l’origine et au terme de la foi. »
Et si cela nous conduit à rencontrer la division, l’épreuve, la persécution, laissons encore le feu de Dieu venir en nous brûler ce qui n’est pas de lui : la vengeance, la violence en son nom. Entendons-le nous dire : « Aimez vos ennemis, priez pour ceux qui vous persécutent. »
Ainsi serons-nous semblables au Christ en qui le feu de l’Esprit a accompli son œuvre de miséricorde. Sur la croix, il a prié pour ceux qui le mettaient à mort : « Père, pardonne leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. » Le feu du pardon est plus lumineux que celui des bûchers. Celui-ci est l’œuvre des hommes, l’autre, le pardon, est l’œuvre de Dieu !
Que le feu de Dieu nous purifie et nous rende rayonnants.
Références bibliques : Jr 38, 4-6.8-10 ; Ps 39 ; He 12, 1-4 ; Lc 12, 49-53
Référence des chants : Liste des chants de la messe à Marseille du 18 aout 2013