« Détruisez ce temple et en trois jours, je le relèverai. » Quand Jésus prononce cette phrase, il est devant le temple de Jérusalem, lieu de la présence de Dieu pour le peuple juif auquel il appartient. Il vient de dénoncer la manière dont on a fait de la maison de son Père une maison de trafic. On est proche de la fête de la Pâque. Il s’écrie : « Détruisez ce temple et en trois jours, je le relèverai. » L’évangéliste ajoute : « le Temple dont il parlait, c’était son corps. » « Aussi, quand il ressuscita d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent ce qu’il avait dit et ils crurent à la parole que Jésus avait dite. »
Dans cette scène, Jésus, le Christ, se révèle comme le véritable temple de Dieu, la véritable présence de Dieu parmi les hommes. Et pour cause, puisqu’il est le Fils bien aimé qui s’est fait homme, le Fils bien aimé venu relever l’image de Dieu, la sauver, la restaurer dans le monde des hommes. Il est, lui, l’image du Dieu invisible qui s’est rendu visible à nos yeux. Il est l’homme véritable, créé à l’image de Dieu. Il est venu restaurer et sauver cette image de Dieu qu’est l’homme. Il est venu révéler comme l’a bien compris l’apôtre Paul que « le temple de Dieu est sacré et que ce temple c’est vous. »
Frères et sœurs, nous sommes le temple de Dieu. Il demeure en nous par l’Esprit qui habite en nous ! Quelle merveille : Il n’est pas besoin d’aller loin pour rencontrer Dieu. Il est en nous ! « Vous êtes la maison que Dieu construit. » Nous sommes en construction. La maison que Dieu construit en nous est en chantier !
Comment s’accomplit cette œuvre de Dieu ? À partir du Christ, grâce à lui, par lui. Le prophète Ézéchiel l’avait annoncé dans sa vision. Du temple s’échappe « une source de vie qui assainit les eaux de la mer morte, elle assainit tout ce qu’elle pénètre. La vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent. » Du Christ en croix s’écoule le sang de la nouvelle alliance, l’eau de la grâce qui assainit et sauve tous ceux qui en sont abreuvés, nourris, pardonnés.
Chers amis séminaristes, venus en pèlerinage à Lourdes avec nous, vos évêques, vous vous préparez à devenir prêtres, c’est-à-dire serviteurs de l’œuvre de Dieu en faveur de son peuple. Vous vous préparez à devenir nos collaborateurs pour que dans l’Église s’accomplisse notre ministère en faveur de ceux qui lui sont confiés. Vous vous préparez à une grande œuvre qui ne sera pas la vôtre, mais celle de l’Esprit. En proclamant la Parole de Dieu, en célébrant les sacrements, en conduisant le peuple de Dieu dans la charité, la communion et le souci des autres, vous servirez l’œuvre de Dieu qui construit et reconstruit le cœur des hommes, ce lieu où il vient faire sa demeure. Comme pour Jésus, ce ministère vous conduira à vivre la fécondité de la croix, la fécondité du don de sa vie, la fécondité de la grâce qui vient renouveler et assainir des vies abimées, découragées ou désorientées. Conduire au Christ, servir cette rencontre, admirer l’œuvre de Dieu dans le cœur de ceux dont il assainit le cœur et l’âme par sa grâce reçue : Telle notre joie de pasteurs ! Joie d’être associés de si près malgré nos fragilités à l’œuvre de Dieu. Avancez avec confiance et humilité ! Soignez votre propre maison, soyez des saints pour servir l’œuvre de sainteté que le Seigneur veut accomplir en ceux qu’il rencontre par notre ministère !
Que Marie, la mère de Jésus, vous garde pleins de bonté, de confiance et d’humilité. Et vous, frères et sœurs, priez pour ces jeunes séminaristes et pour les vocations sacerdotales.
Références bibliques : Ez 47, 1-2.8-9.12 ; Ps. 45 ; 1 Co 3, 9-11.16-17 ; Jn 2, 13-22
Référence des chants : Liste des chants de la messe à Lourdes le 9 novembre 2014