Traduction en français :
Mes chers frères et sœurs de la paroisse de Saint Jean-Baptiste, dans le quartier de « las 200 Viviendas » de Roquetas de Mar, à Almeria, en Espagne.
Équipe de la Délégation diocésaine pour les migrants et les réfugiés.
Monsieur le curé, frères prêtres concélébrant et femmes consacrées, qui consacrez votre vie à tous ceux qui ont besoin de la tendresse de Dieu et de sa justice.
Communauté des « Missionnaires d'Afrique », incarnée au milieu de nos frères qui viennent des différentes nations du continent africain.
Je salue tout particulièrement toutes les personnes qui nous regardent sur la chaine du Jour du Seigneur, pour tous les francophones.
* * *
L'Évangile d'aujourd'hui se termine par une ferme conviction : « Dieu peut tout » et n'oublions pas que la puissance de Dieu, c'est l'AMOUR.
La plupart d'entre vous, qui venez de loin, avez senti très souvent que votre voyage n'avait pas de fin. Et vous avez lutté contre la soif, la chaleur, l'injustice et... solitude.
Le pire est peut-être de se retrouver seul, dans un pays étranger, sans son peuple et ses traditions, sans sa famille et ses amis, seulement avec sa langue, la seule qui reste pour vous diriger vers Dieu, qui entend les cris des affligés.
Votre expérience de vie, lorsque vous avez quitté votre terre, est la même que celle relatée par tant de textes de la Bible, si vous avez maintenu votre confiance en Dieu.
Notre père Abraham sortit, par un ordre divin, mais bientôt, comme la famine faisait rage dans le Négueb, il descendit en Égypte, comme le fit plus tard la famille de Jacob pour chercher de la nourriture, et là ils se multiplièrent.
La sainte famille s'est enfuie de Nazareth – pour retourner en Égypte – pour protéger leur fils persécuté, cherchant la sécurité dans un autre pays.
Il semble que les grands empires ou les grandes puissances, lorsqu'ils s'effondrent, cherchent des boucs émissaires pour justifier leur effondrement ou leur insuffisance.
Chère communauté, nous portons notre regard sur les récits bibliques qui font référence à des fuites de la mort, de recherches de subsistance et de sécurité pour leurs familles, de déportations massives, de guerres, de sécheresses persistantes, de persécutions... c'est notre propre histoire !
Cependant, Dieu reste fidèle, sa parole est pleine de conseils sur la façon d'accueillir et d’héberger les étrangers : n'oubliez pas que vous étiez aussi des étrangers, nous dit le Seigneur, alors traitez-les bien, comme l'un de vous, ne les opprimez pas, donnez-leur du pain et des vêtements, aidez-les pour qu'ils puissent continuer à vivre parmi vous. Croyez-moi, c'est la Parole de Dieu, mais je ne veux pas vous submerger de citations. Une seule suffit.
L'histoire d'Almería, de la même manière que l'histoire de l'humanité, est pleine de peuples, de cultures et de personnes qui, surtout, nous ont approchés par la mer. Dans notre diocèse, à l'heure actuelle, ils viennent de 145 nationalités.
Face à cette situation migratoire parfois sanglante, la seule solution est L’ACCUEIL. Nous ne sommes pas dans ce monde pour classer, étiqueter et finalement écarter, ou dans le pire des cas haïr.
Je ne suis pas naïf, je sais que ce n'est pas une tâche facile, mais notre mission est de faire de ce monde une MAISON et nous ne pouvons pas échouer dans cette tâche.
Nous croyons que nous sommes le point culminant de l'évolution, mais souvent nous agissons comme des êtres non évolués, en fait, nous nous retranchons dans nos propres châteaux défensifs, devenant juste cela, une tumeur sans avenir, vouée à l'annihilation.
Toute cette expérience a à voir avec la dignité de la personne. Celui qui donne et celui qui reçoit en sont tous dignes.
La dignité, chère communauté, est empathie et compassion (et c'est l'essence du cœur de notre Dieu, fait tendresse). C’est au moment où nous nous approchons, que nous devenons des prochains. Quand on ne pense plus tant à soi, mais aux autres. Nous devenons égaux.
Ceux qui se donnent – tout comme ceux qui viennent – sont des gens qui ont la DIGNITÉ, qui dépasse toute loi, qui surmonte tout mal, qui surpasse toute peur, qui met en jeu nos sensibilités et nos raisonnements.
Plus nous marchons sur les chemins de l'Évangile et plus nous connaissons le Christ, plus nous serons ouverts, moins nous regarderons nos intérêts, plus notre cœur sera grand, et nous accepterons, comme le Bon Samaritain, tous ceux que nous rencontrerons dans le fossé de la vie.
Je voudrais que nous gardions toujours dans notre cœur les paroles que Ruth dit à sa belle-mère, une famille de migrants, lorsqu'elle est laissée seule et retourne à Bethléem, la patrie de Naomi :
« Où que tu ailles, j'irai, je vivrai là où tu habites, car ton peuple est mon peuple et ton Dieu est mon Dieu, je mourrai là où tu mourras et ton pays m'accueillera. »
Parce que la Parole de Dieu est vivante et efficace, chacun de nous sera pour l'autre, le frère et la sœur dont nous avons besoin pour pouvoir marcher ensemble sur les chemins de l'espérance.
Tenez-Courage et avancez !
Texte en espagnol :
Mis queridos hermanos y hermanas de la parroquia de San Juan Bautista, del “Barrio de las 200 Viviendas” de Roquetas de Mar, en Almería, España.
Equipo de la Delegación Diocesana para los Migrantes y Refugiados.
Señor Párroco, hermanos sacerdotes concelebrantes y mujeres consagradas, que dedicáis vuestra vida a todos los que necesitan la ternura de Dios y su justicia.
Comunidad de los “Misioneros de África”, encarnados en medio de estos nuestros hermanos que vienen de las distintas naciones del continente africano.
Saludo especialmente a todas las personas que nos ven por medio de Jour du Seigneur TV, para todos los pueblos francófonos.
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El Evangelio de hoy termina con una firme convicción: “Dios lo puede todo” y no lo olvidemos, el poder de Dios es el AMOR.
La mayoría de vosotros, que venís de muy lejos, sentíais que muchas veces vuestro camino no tenía fin. Y luchasteis contra la sed, el calor, la injusticia y … la soledad.
Quizás lo peor de todo es encontrarte solo, en un país extraño, sin tu pueblo y tus tradiciones, sin tu familia y tus amigos, solo con tu lengua, la única que permanece para dirigirte a Dios, que escucha los gritos del afligido.
Tu experiencia vital, cuando saliste de tu tierra, es la misma que relatan tantos textos de la Biblia, si has mantenido tu confianza en Dios.
Salió nuestro padre Abrahán, por un mandato divino, pero pronto, cuando en Negeb arreciaba el hambre, bajó a Egipto, como lo hizo más tarde la familia de Jacob para buscar alimento y allí se multiplicaron.
Huyó la sagrada familia de Nazaret –de nuevo a Egipto- para proteger a su hijo perseguido, buscando la seguridad en otra tierra.
Da la sensación que los grandes imperios o poderes, cuando se desmoronan, buscan víctimas expiatorias para justificar su derrumbe o su inaptitud.
Querida comunidad, debemos volver la mirada a los relatos de la Biblia que está plagada de caminos de huidas de la muerte, de búsquedas de sustento para vivir y de seguridad para sus familias, de deportaciones masivas, de guerras, de persistentes sequías, de persecuciones… ¡es nuestra propia historia!
Sin embargo, Dios permanece fiel, su palabra está llena de consejos para acoger y hospedar a los extranjeros: no olvidéis que también fuisteis extranjeros, nos dice el Señor, por eso tratadlos bien, como uno más de vosotros, no les oprimáis, dadles pan y ropa, ayúdalo para que pueda seguir viviendo entre vosotros. Creedme, es Palabra de Dios, pero no os quiero abrumar con citas. Solo con una cita era suficiente.
La historia de Almería, del mismo modo que la historia de la humanidad, está plagada de pueblos, culturas y personas que, sobre todo, se nos han acercado por el mar. En nuestra diócesis, en este momento, proceden de 145 nacionalidades.
Ante esta situación migratoria, que a veces es sangrante, la única solución es la ACOGIDA. No estamos en este mundo para clasificar, etiquetar y al final descartar, o en el peor de los casos odiar.
No soy un ingenuo, se que no es tarea fácil, pero nuestra misión es hacer de este mundo un HOGAR y no podemos fracasar en este empeño.
Nos creemos el culmen de la evolución, pero muchas veces actuamos como seres no evolucionados, es más, nos enquistamos en nuestros propios castillos defensivos, convirtiéndonos en eso, un tumor sin futuro, abocado a la aniquilación.
Toda esta experiencia tiene que ver con la dignidad de la persona. Es digno tanto el que da como el que recibe.
La dignidad, querida comunidad, es empatía y compasión (y ésta, es la esencia del corazón de nuestro Dios, hecho ternura). En el momento que nos acercamos es cuando nos hacemos prójimo. Cuando ya no pensamos tanto en nosotros mismos, sino en los demás. Nos hacemos iguales.
Los que os entregáis –igual que los que venís- sois personas que tenéis DIGNIDAD, que excede toda ley, que supera todo perjuicio, que sobrepasa cualquier miedo, que pone en juego nuestras sensibilidades y nuestros razonamientos.
Cuanto más andemos por los senderos del Evangelio y más conozcamos a Cristo, seremos más abiertos, miraremos menos nuestros intereses, más grande será nuestro corazón y aceptaremos, como el Buen Samaritano, a todo aquel que encontremos en la cuneta de la vida.
Me gustaría que mantengamos siempre en el corazón las palabras que Rut le dice a su suegra, familia de migrantes, cuando se quedan solas y vuelven a Belén, la patria de Noemí:
“Allí donde vayas iré yo, viviré donde tú vivas, porque tu pueblo es mi pueblo y tu Dios es mi Dios, moriré donde mueras y tu tierra me acogerá”.
Porque la Palabra de Dios es viva y eficaz, cada uno de nosotros, será para el otro, el hermano y la hermana que necesitamos para poder recorrer juntos caminos de esperanza.
¡Ánimo y adelante!