C’est le Baptême de Jésus.
Jésus commence sa vie publique par un bain. Oui, le baptême est un bain, une plongée, un engagement. Pour Jésus, c’est un bain de foule avec les pécheurs qui viennent trouver Jean-Baptiste pour changer de vie. Avec eux, Jésus descend dans l’eau du Jourdain, il plonge dans les bas-fonds de l’humanité, dans les eaux usées du coeur pour y apporter la vie de Dieu.
Cette surprenante solidarité de Jésus avec le peuple pécheur annonce ce que sera sa vie : une présence divine dans l’enfer du péché et du mal pour y offrir la guérison de Dieu. Aussi, quand Jésus en prière remonte des eaux, le ciel s’ouvre pour manifester l’Alliance du ciel et de la terre, de Dieu avec l’humanité. L’Esprit Saint descend sur lui sous la forme de la colombe de la paix et la voix du Père proclame que cet homme, au milieu des pécheurs, est son propre Fils : « Aujourd’hui je t’ai engendré ». Et cette eau, marquée de la présence de Jésus, du Père et de l’Esprit n’est plus de l’eau ordinaire, mais de l’eau brûlée du feu de la Trinité. Jean-Baptiste l’annonce : « Je vous baptise avec de l’eau… mais lui, Jésus, vous baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu », le feu de l’Esprit. Alors, les eaux du Jourdain deviennent les eaux d’une nouvelle création du monde où plane l’Esprit qui féconde le premier matin du monde sauvé. Et la voix du Père confirme cette nouvelle Genèse.
Depuis Noël, Jésus, Dieu fait homme, descend chercher au plus intime de nous et du monde, ce qui est le plus inhumain, le plus détruit, pour le faire remonter avec lui, renouvelé. Car nous ne sommes pas seulement baptisés dans l’eau, mais dans la mort et la résurrection du Christ. Oui, nous sommes baptisés dans l’eau qui jaillit du coeur ouvert de Jésus sur la croix, lorsqu’il remet son dernier souffle, sa vie, son Esprit entre les mains du Père. C’est pourquoi Jésus appelle sa mort et sa Pâque un baptême, descente au tombeau, plongée dans la mort pour remonter en résurrection. Et l’Esprit de Pentecôte est là, avec ses langues de feu, pour ouvrir les coeurs à la Parole et l’annoncer. Avec Jésus, l’eau qui nous fait naître et renaître est feu de l’Esprit Saint et Parole du Père. C’est pour cela qu’à la veillée pascale, le prêtre bénit l’eau baptismale en y plongeant le cierge pascal allumé, signe brûlant du Ressuscité. Et à chaque baptême, l’eau est traversée par le feu de la parole trinitaire : « Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit ». Tout ce qui est humain, avec nos faiblesses, nos péchés et notre mort, est transfiguré par le baptême dans l’eau frappée du feu de l’Esprit.
Dans la lumière du baptême, redécouvrons aussi ce signe humble et quotidien de l’eau bénite, à l’entrée des églises et parfois dans nos maisons ou auprès de nos morts. Ce signe nous rappelle notre baptême marqué de la présence libérante de la Trinité. Car nous utilisons toujours l’eau bénite avec le signe de la croix au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Et dans tous nos moments de détresse ou de joie, avec ce signe qui nous associe à la mort et à la résurrection de Jésus, laissons l’Esprit murmurer en nous la voix du Père, voix qui dit à chacun le don de la vie pour renaître : « Tu es mon fils, aujourd’hui je t’ai engendré ».
Références bibliques :
Référence des chants :