Outre la carrière de Boulbon, réinvestie, après six années d’absence par le Festival, il nous est offert de découvrir deux nouveaux lieux du In intra-muros : le parc - quasi forestier - de l’ancien Carmel et le jardin - quasi secret - de la maison Jean Vilar.
C’est dans ce jardin, perché sur un rocher, à l’ombre du Palais des Papes, que nous avons assisté émerveillés au “Songe d’une nuit d’été” de William Shakespeare, unique pièce classique de la 77ème édition du Festival. Texte chevillé au corps, Gwenaël Morin y suscite une soirée de rêve où la présence d’une incroyable troupe de comédiens nous offre, pour notre plus grande joie, une reviviscence de l’atmosphère, désormais mythique, des premières expériences théâtrales du Festival d’Avignon.
Avec trois fois rien, tout au plus quelques draps, un vaporisateur, une lanterne, un masque de lion, une tête d’âne et un “mur” de texte surligné, Virginie Colewyn, Julie Eggerickx, Barbara Jung et Grégoire Monsaingeon, quatre comédiens, faisant feu de tout bois pour jouer avec deux techniciens une vingtaine de rôles, nous font approcher au plus près de l’intrigue d’un joyeux imbroglio, désopilant et pour le moins facétieux, de la puissance du verbe shakespearien et de ce que suscite la geste théâtrale : une expérience charnelle, un coeur mis à nu et des sentiments à fleur de peau.
Puck, esprit facétieux, Obéron et Titania, roi et reine des fées, Fleur des Pois, Toile d'Araignée, Moucheron et Grain de Moutarde, sylphes des bois, Héléna, Hermia, Lysandre et Démétrius, jeunes amants d’Athènes, Bottom, Lecoin, Flûte, Groin, Étriqué et Meurt de faim, ouvriers qui s’improvisent à jouer la tragédie de Pyrame et Thisbé ; tous nous convoquent dans un jardin qui, au gré d’éclairages psychédéliques, se métamorphose en forêt.
L’expérience est d’autant plus saisissante que, sous la direction d’un metteur en scène, radical dans ses choix scéniques, techniques et esthétiques, tout évoque “le grand théâtre du monde” dans une mise en abyme de la représentation - au sens littéral - des situations, des êtres et des choses jusque dans l‘image du mur qui sépare Pyrame de Thisbé ; un mur de pierre et de plâtre qui, personnifié, incarne la magie du théâtre.
Comme un retour aux sources du théâtre élisabéthain, “Le songe”, selon Gwenaël Morin, est une véritable cure de jouvence ; une occasion ludique et désopilante pour redécouvrir l'œuvre de Shakespeare, mais aussi l’essence du théâtre quand s’y côtoient et s’y confondent “verité”, “leurre” et “mensonge”.
“Ombres que nous sommes, si nous avons déplu, figurez-vous seulement que vous n’avez fait qu’un mauvais rêve. » Quand à la fin de la pièce, conformément au texte de Shakespeare, Puck prend la parole pour s’excuser dans jardin de la maison Jean Vilar, nous sommes loin bien loin d’avoir vécu “un mauvais rêve”, mais un songe d’exception.
« Le songe » de Gwenaël Morin d’après William Shakespeare, du 8 au 24 juillet, à 21h30 dans le jardin de la rue Mos, Maison Jean Vilar. En tournée, à ne pas manquer.
Frère Thierry HUBERT o.p., frère Charles DESJOBERT o.p., et frère Rémy VALLÉJO o.p.
Photo Christophe Raynaud de Lage
C’est dans ce jardin, perché sur un rocher, à l’ombre du Palais des Papes, que nous avons assisté émerveillés au “Songe d’une nuit d’été” de William Shakespeare, unique pièce classique de la 77ème édition du Festival. Texte chevillé au corps, Gwenaël Morin y suscite une soirée de rêve où la présence d’une incroyable troupe de comédiens nous offre, pour notre plus grande joie, une reviviscence de l’atmosphère, désormais mythique, des premières expériences théâtrales du Festival d’Avignon.
Avec trois fois rien, tout au plus quelques draps, un vaporisateur, une lanterne, un masque de lion, une tête d’âne et un “mur” de texte surligné, Virginie Colewyn, Julie Eggerickx, Barbara Jung et Grégoire Monsaingeon, quatre comédiens, faisant feu de tout bois pour jouer avec deux techniciens une vingtaine de rôles, nous font approcher au plus près de l’intrigue d’un joyeux imbroglio, désopilant et pour le moins facétieux, de la puissance du verbe shakespearien et de ce que suscite la geste théâtrale : une expérience charnelle, un coeur mis à nu et des sentiments à fleur de peau.
Puck, esprit facétieux, Obéron et Titania, roi et reine des fées, Fleur des Pois, Toile d'Araignée, Moucheron et Grain de Moutarde, sylphes des bois, Héléna, Hermia, Lysandre et Démétrius, jeunes amants d’Athènes, Bottom, Lecoin, Flûte, Groin, Étriqué et Meurt de faim, ouvriers qui s’improvisent à jouer la tragédie de Pyrame et Thisbé ; tous nous convoquent dans un jardin qui, au gré d’éclairages psychédéliques, se métamorphose en forêt.
L’expérience est d’autant plus saisissante que, sous la direction d’un metteur en scène, radical dans ses choix scéniques, techniques et esthétiques, tout évoque “le grand théâtre du monde” dans une mise en abyme de la représentation - au sens littéral - des situations, des êtres et des choses jusque dans l‘image du mur qui sépare Pyrame de Thisbé ; un mur de pierre et de plâtre qui, personnifié, incarne la magie du théâtre.
Comme un retour aux sources du théâtre élisabéthain, “Le songe”, selon Gwenaël Morin, est une véritable cure de jouvence ; une occasion ludique et désopilante pour redécouvrir l'œuvre de Shakespeare, mais aussi l’essence du théâtre quand s’y côtoient et s’y confondent “verité”, “leurre” et “mensonge”.
“Ombres que nous sommes, si nous avons déplu, figurez-vous seulement que vous n’avez fait qu’un mauvais rêve. » Quand à la fin de la pièce, conformément au texte de Shakespeare, Puck prend la parole pour s’excuser dans jardin de la maison Jean Vilar, nous sommes loin bien loin d’avoir vécu “un mauvais rêve”, mais un songe d’exception.
« Le songe » de Gwenaël Morin d’après William Shakespeare, du 8 au 24 juillet, à 21h30 dans le jardin de la rue Mos, Maison Jean Vilar. En tournée, à ne pas manquer.
Frère Thierry HUBERT o.p., frère Charles DESJOBERT o.p., et frère Rémy VALLÉJO o.p.
Photo Christophe Raynaud de Lage