Pour les 150 ans de la naissance de sainte Thérèse de Lisieux, l’écrivain Jean de Saint-Chéron dresse le portrait d’une femme anticonformiste. Une méditation exclusive pour Le Jour du Seigneur sur l’un des paradoxes du christianisme : la double injonction au combat et à l’amour.


Thérèse, une amie exigeante

La rencontre

La première fois que j’ai croisé Thérèse Martin, connue en religion sous le nom de sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus de la Sainte-Face, et dans le monde entier sous celui de sainte Thérèse de Lisieux, ça n’était pas vraiment elle. C’était une statue de plâtre peint, à laquelle je n’avais d’ailleurs pas prêté grande attention. J’étais adolescent, la piété populaire n’était pas ma tasse de thé, et ce que j’avais sans doute entendu dire des pétales de rose et de « l’enfance spirituelle » ne m’attirait pas. J’aimais mieux Jeanne d’Arc, figure exaltante dont, petit garçon, j’avais lu et relu les exploits dans le classique illustré de Boutet de Monvel. La deuxième fois que j’ai croisé Thérèse, ça n’était toujours pas elle, mais Catherine Mouchet, l’actrice qui l’incarne dans Thérèse, le film d’Alain Cavalier sorti en 1986 (année de ma naissance) : c’est en effet le visage rieur de Catherine Mouchet qui ornait l’édition de poche des Manuscrits autobiographiques dont je fis l’acquisition il y a une quinzaine d’années, un peu par hasard, même si, comme dit l’une des carmélites du Dialogue de Bernanos, « ce que nous appelons hasard, c’est peut-être la logique de Dieu ». Bref, il a fallu qu’enfin j’ouvre ses écrits et que je la lise pour qu’advienne enfin le choc d’une rencontre. Son humour, d’abord, m’a séduit. Son réalisme, auquel je ne m’attendais pas, m’a impressionné. Sa générosité, enfin, a fait d’elle une amie. Elle me donnait des conseils pour être heureux, c’est-à-dire pour aimer. Mais cela suppose, et elle est intraitable à ce sujet, de s’oublier soi-même…
 

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Ascenseur pour le Ciel - Thérèse de Lisieux (1873-1897)


Le vrai Dieu

Parmi les conseils de Thérèse, s’il ne fallait retenir qu’une chose, je crois que ce serait sa confiance. « C’est la confiance, et rien que la confiance, qui doit nous conduire à l’amour » est l’une de ses formules les plus profondes et les plus justes.
  Lire la suite dans Le Bulletin n°238 du Jour du Seigneur (octobre-novembre 2023)


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Pour aller plus loin : qui sainte Thérèse de Lisieux ?


L'auteur, Jean de Saint-Chéron

Directeur du cabinet du Recteur de la Catho, chroniqueur hebdomadaire au journal La Croix, responsable de rubrique chez Magnificat et contributeur régulier dans la presse (Le Figaro, Radio Notre-Dame, KTO, RCF), Jean de Saint-Chéron a 36 ans. Il est l’auteur du remarqué Les bons chrétiens, paru aux éditions Salvator en septembre 2021. Il a publié Éloge d’une guerrière - Sainte Thérèse de Lisieux (Grasset) en 2023. Dans cet essai biographique passionnant, Jean de Saint-Chéron retrace son existence pour faire, non l’éloge de la sœur aux fleurs, mais celui de la sainte guerrière, et rappeler combien l’amour dont parle la Bible est « une glorieuse guerre ».     

Son livre Éloge d’une guerrière - Sainte Thérèse de Lisieux (Grasset) figure parmi la sélection du Prix littéraire de la liberté intérieure 2023 du Jour du Seigneur.
 

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  L'interview de Jean de Saint-Chéron - Prix littéraire de la liberté intérieure 2023