En Irak, le couvent dominicain Notre-Dame-de-l’Heure et son église ont subi d’importantes destructions entre 2014 et 2017, sous le joug jihadiste. L’Unesco a depuis lancé un vaste programme de reconstruction. Un chantier porteur d’espoir qui fait l’objet d’un documentaire, produit et diffusé par Le Jour du Seigneur.

 

Notre-Dame-de-l’Heure : un emblème spirituel et culturel

Construit au milieu du xixe siècle par les frères dominicains français envoyés en mission en Irak, ce couvent est un héritage majeur du lien étroit entre la France et les chrétiens d’Orient. Lieu de recueillement, de rencontre et d’éducation, il a abrité la première imprimerie de Mésopotamie. C’est encore à Notre-Dame-de-l’Heure que l’Irak a accueilli son tout premier clocher. La célèbre horloge à quatre cadrans, financée par le gouvernement français, donna pour la première fois l’heure à toute la ville de Mossoul. Un symbole fort dans ce pays où chrétiens, juifs et musulmans ont cohabité durant des siècles. « On y ressent quelque chose de très biblique », décrit Frédéric Jacovlev, réalisateur.

« L’esprit de Mossoul » : une reconstruction portée par l’Unesco

La vieille ville de Mossoul a subi de lourdes destructions lors des combats engagés par l’armée irakienne et la coalition internationale. En 2018, l’Unesco, avec le soutien des Émirats arabes unis et de l’Union européenne, lance son programme de reconstruction « Faire revivre l’esprit de Mossoul », autour de trois piliers : le patrimoine, la vie culturelle et l’éducation. « Le but est de reconstruire les monuments marquants du paysage : le minaret de la mosquée al-Nouri et le clocher de Notre-Dame-de-l’Heure. Il était essentiel pour les musulmans d’entendre à nouveau les cloches. Les voix des muezzins et le son des cloches se répondent, véritable symbole de dialogue et de diversité », explique le père Olivier Poquillon, dominicain, qui a suivi cet immense chantier de réhabilitation.

Restaurer la confiance

Si la plupart des familles chrétiennes ont fui le fléau de l’extrémisme, certains chrétiens reviennent à Mossoul pour profiter du bon niveau de l’enseignement à l’université ou pour occuper un emploi dans l’administration fédérale. « En les amenant à résoudre des difficultés communes, le programme de l’Unesco a contribué à restaurer la confiance entre membres des différentes communautés. Sans doute la clé de la présence chrétienne dans les années à venir », conclut le père Poquillon.

En savoir plus sur le patrimoine religieux

Un documentaire projeté en avant-première a eu lieu à l'Unesco le 12 septembre.