La rencontre « foi et culture » du mardi 18 juillet recevait, dans le cadre magnifique de la Chapelle des Italiens, les benjamins du festival In. Ils sont trois comédiens, Arthur Amard, Rémi Fortin et Blanche Ripoche, et un plasticien, Simon Gauchet. Ils n’ont pas trente ans en moyenne d’âge et leur travail a été déjà récompensé par le Prix du jury Impatience 2022. Portant un regard décalé - et souvent amusé - sur notre monde du XXIe siècle, l’équipe fait renaître bien des décennies plus tard, dans une succession de fragments, notre époque d’aujourd’hui, en révélant sur scène ce qui en est resté, de bouche à oreille, de générations en générations. Que s’est-il donc transmis ou perdu ? Figé ou modifié ?
« Tout passe - Panta rei. » Héraclite dans un de ses écrits parvenus là aussi en fragments, il y a 2500 ans, nous donnait déjà la leçon. Dans la cour de la Collection Lambert, la démonstration est d’emblée visuelle : les enceintes du plateau sont placées tête en bas et les pantalons de nos comédiens ont les poches sorties. On s’amuse de ces inversions quand on a perdu le sens des choses, même lorsqu’elles perdurent. Mais convoquant ainsi nos propres ressorts et souvenirs, sans en avoir l’air, avec légèreté, « Le Beau Monde » nous présente ces 46 fragments qui ont traversé le temps et touche en boomerang - dans un hypothétique avenir qui est déjà un un hic et nunc) - nos propres questionnements sur ce qui fait société, culture, mémoire collective. La farce révèle alors sa face de tragédie. Car, entre transmission et tradition, l’on comprend que le temps joue son va-tout et le sens s'emmêle les pinceaux. Le 14 juillet sera-t-il un jour compris comme la fête du feu d’artifice ? Le baiser et la danse auront-ils été oubliés pour réapparaître comme des gestes mécaniques ? La communication sera-t-elle comprise in fine comme son contraire ? Quand la figure du printemps disparaît littéralement in live dans la mémoire des comédiens, donnant à voir la poursuite inexorable du déclin mémoriel, le fragment du « passage des animaux sauvages » offre un tableau paradoxalement plein de vie et de jubilation, exprimant une réappropriation de la matière corporelle.
La joyeuse équipe du « Beau monde » nous amène bien loin dans notre réflexion, nous faisant entrer dans une forêt obscure, à l’instar du petit poucet tendrement évoqué dans la scène finale. Nous pouvons nous perdre dans nos propres égarements à vouloir comprendre, interpréter, réécrire nos histoires et notre présent. Le devoir de mémoire mérite que l’on pose les cailloux qui traceront un chemin pour nous « relier » ensemble.
La captation de la rencontre « foi et culture » est disponible ici.
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Le Beau Monde, Collection Lambert, les 19, 20 et 21 juillet à 21h et à 23h59.
Frère Thierry HUBERT o.p., frère Charles DESJOBERT o.p., et frère Rémy VALLÉJO o.p.
« Tout passe - Panta rei. » Héraclite dans un de ses écrits parvenus là aussi en fragments, il y a 2500 ans, nous donnait déjà la leçon. Dans la cour de la Collection Lambert, la démonstration est d’emblée visuelle : les enceintes du plateau sont placées tête en bas et les pantalons de nos comédiens ont les poches sorties. On s’amuse de ces inversions quand on a perdu le sens des choses, même lorsqu’elles perdurent. Mais convoquant ainsi nos propres ressorts et souvenirs, sans en avoir l’air, avec légèreté, « Le Beau Monde » nous présente ces 46 fragments qui ont traversé le temps et touche en boomerang - dans un hypothétique avenir qui est déjà un un hic et nunc) - nos propres questionnements sur ce qui fait société, culture, mémoire collective. La farce révèle alors sa face de tragédie. Car, entre transmission et tradition, l’on comprend que le temps joue son va-tout et le sens s'emmêle les pinceaux. Le 14 juillet sera-t-il un jour compris comme la fête du feu d’artifice ? Le baiser et la danse auront-ils été oubliés pour réapparaître comme des gestes mécaniques ? La communication sera-t-elle comprise in fine comme son contraire ? Quand la figure du printemps disparaît littéralement in live dans la mémoire des comédiens, donnant à voir la poursuite inexorable du déclin mémoriel, le fragment du « passage des animaux sauvages » offre un tableau paradoxalement plein de vie et de jubilation, exprimant une réappropriation de la matière corporelle.
La joyeuse équipe du « Beau monde » nous amène bien loin dans notre réflexion, nous faisant entrer dans une forêt obscure, à l’instar du petit poucet tendrement évoqué dans la scène finale. Nous pouvons nous perdre dans nos propres égarements à vouloir comprendre, interpréter, réécrire nos histoires et notre présent. Le devoir de mémoire mérite que l’on pose les cailloux qui traceront un chemin pour nous « relier » ensemble.
La captation de la rencontre « foi et culture » est disponible ici.
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Le Beau Monde, Collection Lambert, les 19, 20 et 21 juillet à 21h et à 23h59.
Frère Thierry HUBERT o.p., frère Charles DESJOBERT o.p., et frère Rémy VALLÉJO o.p.