« Sous le pont d’Avignon, on y danse, on y danse. Sous le pont d’Avignon on y danse tous en rond. » Devenue populaire grâce à Adolphe Adam, l’auteur d’un lyrique et tonitruant Minuit chrétien, la comptine du XVe siècle énumère mille manières de danser « comm’ça, et puis encore comm’ça » des belles dames, des officiers, des abbés, des gamins et des bébés, des laveuses et des blanchisseuses sur les berges du Rhône ; dès lors « sous » non pas « sur » l’antique et célèbre pont Saint-Bénezet.
 
Avec CERCLES, sa nouvelle création, c’est « sous » les murs de la cité des Papes, dans le stade Bagatelle de l’île de la Barthelasse, « sous » le pont qui aujourd’hui franchit le Rhône, que le chorégraphe Boris Charmatz ouvre la 78e édition du festival d’Avignon, inaugurant une série de spectacles du Tanztheater de Wuppertal Pina Bausch dont Liberté cathédrale - à nouveau dans le stade Bagatelle - et Forever - à la FabricA.
 
Pour ce premier spectacle chorégraphique à ciel ouvert, dans la grande prairie de l’île de la Barthelasse, seul un cercle soigneusement dessiné au seul délimite l’espace du jeu, de la rencontre et de la création. Non pas la création de danseurs aguerris, mais celle de 200 débutants, amateurs, jeunes et moins jeunes, qui, après trois jours d’atelier co-animés par Boris Charmatz et des danseuses et danseurs du Tanztheater de Wuppertal Pina Bausch en restituent avec jubilation l’élan créateur.
 
Bien plus qu’une expérience, d’aucuns diraient même un apprentissage, CERCLES est une communion du geste et de l’intention, de l’enthousiasme et de l’émotion, qui, au gré de happenings et de surgissements, pendant sept temps successifs, convoque toutes les générations, chacun y donnant tout son cœur, sa fragilité et sa dextérité, se surprenant à se découvrir soi-même dans les matériaux chorégraphiques de Boris Charmatz et de l’Étude révolutionnaire d’Isadora Ducan (1877-1927).  Avec une belle énergie, CERCLES ne cesse d’élargir le cercle chorégraphique, de sa réminiscence folklorique à sa fulgurance tellurique. 
 
Ainsi, pendant près de trois heures d’échauffements, de répétitions et des restitutions, CERCLES fait merveilles, réjouissant un public qui, assis dans la prairie, est prêt à rentrer dans la danse : « Dans le CERCLES d’Avignon, on y danse, on y danse. Dans le CERCLES d’Avignon on y danse tous en rond. »

frères Charles Desjobert, Rémy Valléjo, Thierry Hubert et Thomas Carrique
 
CERCLES de Boris Charmatz et du Tanztheater de Wuppertal Pina Bausch, au Stade Bagatelle, les 29, 30 juin et 1erjuillet, de 18h à 21h.

Festival d'Avignon 2024 - Le frère Charles présente "Liberté Cathédrale" de Boris Charmatz

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